samedi 30 mai 2009

Parce que le grenelle est LA mode des années Sarko : le Grenelle de l'Apéro.

Depuis 2007, on aura eu le droit à l'environnement, l'insertion, l'audiovisuel, la formation, la mer, les ondes. Mais il manquait un élément fondamental, « LE pilier de notre cohésion sociale » : le Grenelle de l'Apéro.

Heureusement, Internet est là pour réparer ce faux pas et lancer une vague de concertation et de partage de cocktails du 15 au 19 juin. Parce que comme ils disent, « il est bien temps de réunir toutes les parties concernées autour d’une table, peu importe qu’elle soit basse ou haute », pour que « la France ne se couche pas sans s’être assurée que chacun aurait toujours droit à un apéro de qualité ».

Et encore une fois, Twitter montre son pouvoir : 136 followers sont prêts à trinquer.


C'est Roselyne Bachelot qui ne va peut être pas être contente. Ce Grenelle-là ne va pas vraiment dans le sens de la suppression des open bars.

vendredi 29 mai 2009

Il n'y a pas qu'Orelsan qui s'illustre dans la violence conjugale.


Février 2009, alors que la France discute du sort à accorder au rappeur Orelsan (lui casser les deux jambes, le priver de Bourges, l'envoyer au tribunal, l'enchaîner à un radiateur, le canoniser au nom de la liberté d'expression?), Pink, la sulfureuse chanteuse américaine aux mèches peroxydées, lance son tout nouveau single : Please, don't leave me. Avec un clip où, effectivement, elle fait tout ce qu'elle peut pour le retenir. Ceci incluant le faire tomber dans les escaliers, lui exploser un genou à coup de club de golf, ou encore lui lâcher un pitbull dessus.


Mais là, c'est Pink, et c'est une femme qui bat un homme, alors je suppose que c'est plus correct, hein.

jeudi 28 mai 2009

Oui, mais non : FriendFeed, l'agrégateur de réseaux sociaux.

J'ai une page Myspace, une page Facebook, une page Twitter, une page Youtube, un blog, un compte Dailymotion. Donc, quand j'ai entendu parler d'un agrégateur de réseaux sociaux, je n'ai pu m'empêcher de crier "youpitralala, c'est la fin de la galère". Mais non.

FriendFeed est "un service fun, rapide, et conversationnel". Comme cette charmante description offerte par le site lui-même n'est pas très explicite, j'expliquerai plutôt le concept ainsi : FriendFeed permet d'intégrer 57 services en un, diffusant sur votre profil les mises à jour de Facebook, Twitter, Digg, Delicious, Blogger, etc. Un outil plein de promesses donc, à l'heure où les réseaux sociaux se multiplient plus vite que des lapins sous complément d'hormones.

Concrètement, ça donne ça :


Soyons clairs, il y a très certainement 3 milliards d'options que je n'ai jamais utilisées et qui font que ce site est merveilleux (comme les hashtags de Twitter que j'ai découvert il y a seulement un mois). Mais il manque à mon sens l'option qui en ferait le meilleur site de l'histoire de l'humanité 2.0 (et je pèse mes mots) : la possibilité d'ajouter du contenu visible sur les réseaux partenaires directement par le site. Avec FriendFeed, je peux en effet diffuser mon statut Facebook, mais pas le changer. Du coup, si mon activité sur 57 services est bien recensée sur un seul profil, je dois tout de même me taper la tournée des 57 sites différents pour faire une mise à jour. Sans parler du fait que je n'ai pas nécessairement envie que mes tweets côtoient mes tribulations facebookiennes. Tu parles d'un truc qui me simplifie la vie.

FriendFeed passe donc à côté du titre de "meilleur site de l'histoire de l'humanité 2.0". Mais leur boutique a le droit à une mention spéciale. Ils ont quand même du design à en faire pâlir le chihuahua de Paris Hilton.

dimanche 24 mai 2009

90210 et les joies de la sémiologie.


Si je me mure dans mon silence depuis deux semaines, c’est que je planche pour un cours sur un truc passablement long et ennuyeux : l’analyse sémiologique d’un magnifique extrait de la série 90210, le spin-off de notre Beverly Hills tant aimé des années 90.

Et, alors que je rédigeais en pleine nuit ma présentation de l’extrait, je me suis demandée si ma plume sarcastique de 3h48 du matin était suffisamment « college friendly ». Et puis je me suis dit que s’il n’y avait pas eu de remaniement ministériel depuis les législatives de 2007 avec le nombre de ministres jugés ici et là comme étant « en difficulté », je pouvais bien moi aussi prendre quelques risques et ne pas remanier ma prose très personnelle sur les minutes 28 à 35 d’un épisode de 90210. Ca passera ou ca cassera, mais j’ai tout de même un storyboard de 25 pages pour me rattraper derrière.

« 90210 est une série dramatique pour adolescents américaine typique, ne se montrant originale ni par le fond ni par la forme. Elle apparaît donc comme un terrain de choix pour observer et étudier les codes classiques du genre. Une observation qui justifie aussi le choix de cette séquence : longue de quatre minutes quarante, elle recouvre un large éventail de situations, de la scène d’action à la longue minute d’émotion.
En effet, dans ce dix-huitième épisode de la série, l’un des personnages principaux, Silver, adolescente "perturbée" (qui se révèlera finalement être bipolaire), s’est enfuie après une violente altercation avec l’un de ses professeurs, qu’elle accuse d’être à l’origine de sa rupture avec son petit ami, Dixon. Celui-ci, passablement irrité par l’attitude pour le moins irrationnelle de sa bien aimée au cours des derniers épisodes, démontre tout au long de l’épisode une certaine nonchalance, alors que sa famille – notamment ses parents, Harry et Debbie – parcourt la ville à la recherche de Silver, de même que la sœur de celle-ci, Kelly.
L’extrait étudié, point d’orgue de cette intrigue, présente le moment où une Silver visiblement déroutée tente de prendre un train pour le Kansas (d’où Dixon est originaire) et se fait rattraper par Harry, Debbie et Dixon. Loin de se calmer, elle s’élance alors au devant d’un train, engendrant une coupure publicitaire pleine de tension. Mais après le suspens viendra l’émotion, avec un long monologue de son petit-ami, tentant de la rassurer et de la ramener à la raison, et ses retrouvailles larmoyantes avec sa sœur. ».

Il faut tout de même que j’explique ici que non, étudier un extrait aussi pitoyable n’est pas un suicide scolaire. En cours, on a oscillé entre du Hélène et les Garçons et des Feux de l’amour. J’imagine donc que Beverly Hills nouvelle génération est le Saint-Graal de l’analyse sémiologique "cinématographique".

Mon amour pour le partage de la connaissance sémiologique, une matière qui m’insupporte au plus haut point puisqu’elle consiste en la quête perpétuelle d’une signification à tout ce qui nous entoure, me pousse à vous montrer cet extrait et à vous donner un petit aperçu de cette science. Un aperçu teinté de ma haine, de mon désespoir, et d’un profond déballage de ma vie trépidante et de mes troubles psychiatriques.


Je disais donc que la sémiologie, c’était chercher du sens partout. Des codes tout bêtes, tels que « Elle tient une rose rouge ? Oh mais attends c’est le symbole de la passion dévorante qui anime son âme. », mais aussi des trucs tordus, tels que « les toilettes d’Ally McBeal sont un lieu d’importance capitale où ils peuvent se détacher du travail et échanger sur leur vie personnelle dans un cadre débridé ». Avant d’avoir le cours où j’ai appris cela, j’avais quand même vu 5 saisons d’Ally McBeal sans broncher. Mais je ne suis peut-être pas très futée. Revenons-en donc à notre business. Ici, il me fallait analyser ce passage. Et l’on touche au fond du problème, au cœur de l’angoisse profonde qui m’empêche de me livrer à une étude sémiologique sous peine de perdre la raison : jusqu’où chercher du sens ? A force d’essayer de trouver les codes, les symboles, on finit certainement par en inventer. C’est ce que je me dis alors que j’ai tapé il y quelques heures de cela que le couloir de la gare devait être un lieu d’une importance capitale, puisqu’il était le décor le plus éclairé de toute cette séquence qui est si sombre, rapport à l’esprit torturé de Silver, et puis en plus de toute manière cette scène n’aurait pas aussi bien rendue en pleine journée, moins de tension dramatique et en fait pourquoi ne pas l’avoir fait traverser un couloir miteux sombre, froid, et tout moche, ça ça aurait renforcé le dramatique, mais oui le couloir il symbolise un truc c’est forcé, mais il symbolise quoi ce satané couloir ? Ceci étant une retranscription sans filtre et sans considération de ponctuation des pensées de mon esprit torturé. Je vous l’ai dit, tant de tergiversions autour d’un rayon de lumière, ça me rend folle. Du coup, ma seule hypothèse sur le couloir reste que son éclairage anticipe sa qualité de lieu de résolution de l’intrigue, puisque c’est là que Silver retrouve sa sœur et peut enfin s’en aller en sécurité et en toute sérénité. Mais bon.

J’ai aussi remarqué un truc qui m’a rendue perplexe, puis hystérique, puis énervée, et m’a finalement amenée à reconsidérer toute ma vision de la vie (d’une caméra de tournage de série pour ado américaine) : le cadrage n’est pas fixe. La caméra bouge de quelques millimètres, et comme j’ai découvert ce cruel sort de la vie au milieu du storyboard, j’ai bien sûr du me retaper tout le début de la séquence en plan par plan, le regard rivé sur le décor, essayant de capter au vol un éventuel sursaut de 0,02mm du caméraman. Je vais ici citer Amandine, qui en personne toute pragmatique qu’elle est, m’a rétorquée alors que je lui expliquais mon malheur : « mais on s’en fiche » (que ça bouge de quelques millimètres, ndlr). C’est vrai qu’on s’en fiche. Ca n’est même pas perceptible à l’œil nu. Mais on ne s'en fichait pas vraiment en vrai? Si ça avait un sens hein ? Si c’était même capital dans l’histoire ? Si en le mettant de côté j’omettais d’appréhender toute la poésie de 90210 ? La sémiologie est une science profondément déroutante. La même Amandine, qui finit par s’abandonner elle aussi à la folie, évoque un désir de réalisme chez les réalisateurs. J’écris un paragraphe de 15 lignes sur la question. Syndrome Blair Witch, soutien de la tension, petit effet dynamitant, introduction du spectateur dans l’action, soucis de réalisme, cadreur manchot, déficit budgétaire tel qu’il a engendré une pénurie de pied de caméra ? On peut tout et rien dire de ce phénomène. Et rien n'en serait que mieux.

D’ailleurs, je vais moi aussi me taire. Je dois retourner étudier pourquoi, à la 547e seconde, Silver lève l’annulaire droit vers la gauche et pas vers la droite. Mais avant, pour te récompenser, courageux lecteur qui a tenu jusque là, je vais te révéler l’une des armes de la sémiologie : la compartimentation. Pour analyser le son, isoles le son. Pour analyser l’image, isoles l’image. Et là, hypnotisé par les mimiques clichées de l’acteur, tu peux transformer n’importe quelle série en parodie kitch des feux de l’amour.

vendredi 22 mai 2009

Vous tweeterez cela, en mémoire de moi.

Mars 2009, en plein marasme post-Williamson (l'évèque négationniste dont la levée d'excommunication, petite bourde papale, avait engendré un tollé international), Benoît XVI découvre Internet : « Il m’a été dit que suivre avec attention les informations auxquelles on peut accéder par internet aurait permis d’avoir rapidement connaissance du problème. J’en tire la leçon qu’à l’avenir au Saint-Siège nous devrons prêter davantage attention à cette source d’informations » (extrait de sa fameuse lettre aux évêques). Un enseignement qu'il s'est décidé à mettre en pratique, sans doute sous les conseils sages et avisés de notre ami et ancienne star de la semaine Federico Lombardi, tête communicante du Saint-Siège (oui, c'était du temps où il y avait encore des stars de la semaine sur ce blog). Ce dimanche, il y aura donc la messe, mais il y aura aussi l'introduction d'un nouveau portail catholique en ligne (les portes du paradis 2.0?).


Avec Pope2You, le Vatican épouse en effet l'esprit 2.0 jusque dans son titre. Un tête à tête avec le pape, quoi de plus "social web"? D'ailleurs, lancé dans le cadre de journée mondiale des communications sociales, le portail investit tous les fleurons du 2.0 : Facebook (avec une application popetoyou), Youtube (avec une chaîne lancée il y a 4 mois), wikis (avec Wikicath), Iphone et Ipod touch (avec l'application H20 news). A noter que le Saint-Siège, résolument à la page, possédait déjà un compte Twitter, et qu'en nouvel expert des réseaux sociaux, il s'en sert désormais comme d'un outil de promotion.


« Nouvelles technologies, nouvelles relations. Promouvoir une culture de respect, de dialogue, d'amitié », tel est le message au coeur de ce lancement. Promouvoir le message d'une Église qui peine à rassembler auprès des jeunes, aussi : « Il est inspiré par une intuition stratégique fondamentale : s'adresser à la "génération digitale" », avouait le père Lombardi début mai au détour d'un discours. Un objectif confirmé par la suite par l'archevêque Claudio Celli, au cours de la conférence de presse officialisant le lancement : « Nous avons pensé qu'il était judicieux de présenter le message à la nouvelle génération au travers de technologies qu'ils savent utiliser ». Pas sûr cependant que les adolescents se jettent soudainement sur l'application papale facebookienne, affichant fièrement sur leurs "walls" images pieuses et passages de la Bible. Une bonne initiative tout de même, car il était temps que la communication catholique prenne le tournant Internet.

Face à cette entrée tonitruante du discours religieux sur la toile 2.0, que les catholiques les plus conservateurs se rassurent néanmoins : sur Facebook comme ailleurs, les voix du Seigneur semblent rester impénétrables.

mardi 19 mai 2009

Enfin une compagnie aérienne qui a du chien.

On pourrait se dire qu'après une semaine de silence (et une star de la semaine encore sacrifiée à mon manque d'imagination/courage), je reviendrai avec quelque chose d'un tant soit peu surprenant, intelligent, voire même intéressant, mais non. Je vais plutôt me réfugier derrière ce judicieux adage : « une vidéo vaut mieux qu'un long discours » (quoi, c'est pas ça?). Et m'en retourner à mon étude des théories de Spitz sur le fouissement (et ouais).


Cette vidéo nous vient directement d'Eco 89, décidément devenu mon fournisseur officiel de buzz Youtube.
Petairways est donc une compagnie aérienne aux promesses pour le moins inattendues sur le point d'être lancée sur le sol américain. Un toutou à promener de Los Angeles à Chicago? Un chat à expédier à une arrière-tante New-York? Petairways est là pour assurer les meilleures conditions de transport à votre petite bête à poil. Cage tout confort, surveillance par des hôtesses spécialisées, traçage par Internet (vous savez, comme pour les Colissimo suivi)... Les initiateurs du service proposent même une garantie en béton armé : protocoles et procédures de traitement ont été approuvés par le Dr. Jeff Werber, vétérinaire de la très célèbre Lassie, et par Zoe, minuscule chienne présentée comme l'une des fondatrices de la marque :

(Zoe est ici entourée de ses maîtres, Dan et Alysa.)

C'est d'ailleurs très certainement ce Jack Russel Terrier qui tweete sur la page PetAirways, échangeant de bons mots avec d'autres chiens adeptes du réseau social et leurs maîtres.

En plus d'un service de qualité, la compagnie présente un tarif de lancement ridiculement maigre, surtout en ces temps de crise : 149$ le trajet. Un prix à majorer toutefois par l'achat d'un sac à dos pour chien. Qui, attention, se doit d'être à la bonne taille.


Après les habits pour chien, les bijoux pour chien, les défilés pour chien, les centre aérés pour chien, les hôtels pour chien, les spas pour chien, les psychologues pour chien, les restaurants pour chien, les sites de rencontre pour chien, la compagnie aérienne semble être une suite logique. Bientôt, les chiens auront des stock options, rouleront en Ferrari, enfileront leur costard-cravate, et se rendront à l'ambassadee canine de France pour des galas. Bientôt, les chiens prendront le pouvoir de la Terre. Et tout l'argent de leurs maîtres.

mardi 12 mai 2009

Tracts du matin et grippe A.

Ce matin, j'ai retrouvé le chemin de la fac, que je n'avais plus foulée depuis bien longtemps avant 14h, pour avoir le plaisir de me retrouver dans une salle vide à discuter avec moi-même. Il semblerait que Dieu, la pluie, toutes les voitures roulant entre chez moi et la gare de RER entre 7h35 et 7h58, la ligne 13, un prof, et 20 élèves complices se soient ligués pour pourrir ma matinée. Ce qui ne fait que renforcer ma conviction la plus profonde, à savoir que le matin, c'est fait pour dormir. Petite consolation, je suis rentrée à temps pour jouir du superbe combo Newport Beach - Nos années pension sur France4.

Bref, comme j'étais à la fac de bonne heure, j'ai eu le droit à la sacro-sainte distribution de tracts. Parce que je nourris une véritable passion pour ces petits bouts de papier, je les ai même lus. Et j'aimerai, moi aussi, lancer un appel à Valérie Pécresse. Mais commençons par une petite revue de tract :

L'UNEF fait le point de la mobilisation.

C'est moi où les tracts rétrécissent avec le temps?

Les communistes font leur campagne du côté de la fac.

Les plus observateurs d'entre vous l'auront peut être déjà remarqué, mais, dans le tract de l'UNEF, il y a comme une coquille :

Mon message est donc le suivant : Madame la Ministre, vous connaissez mon sens de la diplomatie, aussi suis-je persuadée que vous prendrez en considération cet appel, que dis-je, ce cri du coeur. Il devient à mon sens urgent de sauver l'éducation nationale, et face à la menace, la suppression d'emplois ne semble pas être l'option adéquate. Recrutons plutôt des profs de primaire et réinstaurons les dictées à l'université. Enseignons à nos jeunes le sens des vrais valeurs et des bons accords. Sauvons l'enseignement supérieur, que l'UNEF puisse enfin protester avec une grammaire irréprochable.

Sans transition, grippe A (porcine mexicaine H1N1). Métro nous gratifie aujourd'hui en page 6 d'une prédiction alarmante :


30 000 morts. Rien que ça. Le gros de l'épidémie serait apparemment à venir après l'été. Rappelons que 5 000 cas sont à ce jour déclarés dans le monde, pour un total de 61 morts. 13/15 (c'est selon les versions) cas en France, aucune victime. A part ça, les médias dépriment, la grippe A patine et ne fait plus recette. D'ailleurs, elle n'est même plus en page d'accueil de Google News : on lui préfère les péripéties de Rihanna. 30 000 morts, voilà de quoi engendrer un regain d'intérêt.

dimanche 10 mai 2009

Star de la semaine #10 : Christina, aka luv2sing0645


Après être passée outre l'étape "star de la semaine" la semaine dernière, je me suis dit qu'il fallait aujourd'hui envoyer du bon, du lourd, du choc. Mais je n'en ai pas trouvé. Du coup, j'ai réfléchi. Et le nom de Susan Boyle a résonné dans mon cerveau, tout comme il avait résonné sur les plateaux du monde entier ces trois dernières semaines. Maintenant que l'euphorie est retombée (et que l'on a proposé à la très respectable Mrs Boyle une carrière dans le porno), je me suis dit qu'il était temps de saisir la balle au bond, c'est-à-dire de trouver la future égérie du genre. Je ne sais pas si je la tiens, mais j'ai une première concurrente plutôt prometteuse. Un modèle plus jeune que son aînée Susan (on perd donc toute la symbolique "j'ai attendu toute ma vie pour ce moment"), un peu plus joli, mais tout aussi bluffant de par sa voix.

Jugez par vous-même:


C'est robert0099, gentil youtuber, qui résume le mieux ce que l'on ressent, dans un commentaire laissé sur une reprise des Pussycat Dolls : "didnt expect you to come with some skills!". C'est aussi ici que la comparaison avec la fameuse Mrs Boyle prend tout son sens.

Christina a 20 ans, un petit (mais tout petit) faible pour un certain Justin Timberlake, et 107 vidéos de reprises au compteur. Elle chante des artistes aussi variés que Lady Gaga, les Jonas Brothers, Christina Aguilera, Justin Mraz, Céline Dion (dont elle se vante d'être fan) et bien évidemment Justin. Sur le célèbre site de vidéo, elle officie sous le pseudonyme de luv2sing0645. Et, aux spectateurs qui chantent ses louanges, elle explique qu'elle a déjà passé les auditions d'American Idol, mais n'a pas pu rester pour des raisons familiales. Ainsi qu'elle pense qu'elle n'est pas encore tout à fait prête à chanter. Moi, je lui dirais plutôt que son chant est bon, mais qu'il y a un effort à faire sur le charisme et la mise en scène.

Par exemple, une quinte de toux en plein Miley Cirus n'est pas forcément du meilleur effet :


Suite à cette vidéo, je lance un appel à mon adorable lectorat pour répondre à une question capitale : Christina serait-elle l'amie des stars? Dans les cadres à côté de sa porte, j'ai l'impression qu'elle est auprès de Sophia Bush (One Tree Hill), d'AnnaLynne McCord (90210), et de Dustin Milligan (90210 aussi) (oui, ma culture des séries américaines pour ados est impressionnante). Après, comme je suis myope, c'est peut-être ma vue. Ou la résolution d'image.

Mais revenons-en à notre sujet principal. Puisqu'il faut être honnête, je me dois de vous montrer aussi une contre-performance. Il faut dire que la déception ne vient pas tant d'elle que de la qualité du son, qui fait vraiment souffrir les oreilles. Cette vidéo est pourtant celle qui lui a rapportée le plus de vue :


Malgré cette vidéo, Christina est bel et bien en passe de devenir une star. Il vous faut une preuve? Et bien la voilà : dans son lycée, elle est déjà la chanteuse d'hymne national attitrée. Par contre, le son du micro est peut être un peu fort. Et notons que les filles en arrière-plan semblent tout bonnement fascinées par ce moment de patriotisme.


Voilà, si après tout cela, vous aussi, vous y croyez dur comme fer, sachez que Christina précise sur son profil ne pas avoir de maison de disque pour le moment. Il est donc encore temps de capitaliser sur la possible future Susan Boyle.

vendredi 8 mai 2009

Compter les manifestants, un travail de longue (et alcoolisée) haleine.

Il y a tout juste une semaine, syndicats et partis d'opposition défilaient dans la rue dans le cadre d'un 1er mai unitaire. Bilan de la mobilisation? 465.000 manifestants selon la police, contre 1,2 million selon les organisateurs. De quoi s'interroger encore une fois sur l'écart entre les différents chiffres qui abreuvent la presse. Heureusement, sur Internet, toute la lumière a enfin été faite sur les méthodes de comptage des forces de l'ordre :

mercredi 6 mai 2009

Clips de grippe : prévention à la française contre prévention à l'anglaise.


La semaine dernière, face à la menace épidémiologique de la grippe porcine A, les services de santé anglais lançaient une campagne de communication nationale. Hier, c'était au tour de la France. Dans les deux pays, des clips sont mis en place, des annonces diffusées à la radio, des affiches imprimées dans la presse. Deux campagnes qui présentent certains points communs, mais, surtout, une différence très marquée dans l'approche de la prévention.

Commençons par les spots télévisés.

En Angleterre comme chez nous, les spots diffusés ne sont en fait qu'une adaptation des campagnes en cours contre la grippe saisonnière. Ainsi, une mention à la grippe porcine est ajoutée à la fin, mais le message reste le même qu'en temps normal : quelques mesures simples permettent d'éviter la transmission des microbes.

Outre-Manche, le message est résumé par six petits mots : « Catch it. Bin it. Kill it ». Un slogan accrocheur mis en place fin novembre 2008, alors que le gouvernement s'inquiète de l’édifiant bilan de la grippe dans le pays, qui tue près de 12 000 personnes par an (selon le département de la santé britannique)

Dans un premier temps, le but est de toucher le public, avec un spot "choc" plein d'humour.



Une musique entraînante et joyeuse, une scène de paix sociale absolue (tout le monde s'aime, se salue, et se tient la main), le tout interrompu la voix d'un ascenseur très perspicace mettant en lumière la transmission des microbes.

Avec l'arrivée de la grippe meurtrière, le spot est réactualisé et se fait plus sérieux :



L'ascenseur ne parle plus, la musique est remplacée par un fond sonore plus angoissant, la voix off est désormais présente durant tout le message : on ne rigole pas avec la grippe porcine.

Si le premier clip tendait à frapper les esprits, cherchant à mettre l'accent sur le problème, le deuxième intervient dans un contexte de crise et d'inquiétude. Le slogan reste donc, le fond aussi, mais le ton change radicalement.

Le clip français, quant à lui, a fait son apparition hier. Un lancement tardif, à en écouter la presse. Et, il est vrai qu’au visionnage du clip, on peut que se demander ce qui a pris si longtemps, s'agissant ici aussi d'un recyclage.


Le début du clip date de plus d'un an, il a été diffusé dans le cadre de la lutte contre la grippe saisonnière. Là aussi, on raconte une histoire, on cherche à sensibiliser le public, mais, d'emblée, le ton est plus sérieux. Pas de musique décalée, pas d'humour, un exemple de la vie de tous les jours et une voix off pour expliquer comment résoudre le problème.
Dans le contexte de grippe A, la vidéo se termine par une présentation de plusieurs conseils, expliqués à l'écran et lus par la voix off.

Quoi qu'il arrive, le microbe est matérialisé pour mieux montrer à la population la menace invisible qui plane sur elle, et notons d'ailleurs qu'en France, le microbe est un chiffre.

Remarquons aussi que le méchant "contaminateur" est toujours un homme jeune, actif, et portant une veste par dessus sa chemise. Il semble s’en prendre préférentiellement à d'innocents enfants, qu'il utilise comme incubateur à germes. Je vous incite donc fortement de rester à l'écart de tout individu correspondant à ce signalement.

Ce que montre ces clips, au-delà d'une préoccupation gouvernementale pour la grippe A, c'est l'approche différente d'une campagne de prévention entre la France et l'Angleterre.
Dans le cas anglais, hors contexte de crise, l'approche commerciale est très forte. Avec une voix off différente, le spot pourrait d'ailleurs aussi bien être destiné à vendre un nettoyant industriel. La campagne reprend même bon nombre de codes du marketing de marque : une histoire à raconter, soulignée par une baseline (le fameux "catch it, bin it, kill it"), un support musical attrayant, une durée courte, et peu de blabla.
A l'inverse, la France propose un spot hautement informatif, avec des textes à lire, des données à écouter, et au final beaucoup d'informations pour le spectateur.
Si la vidéo anglaise a été modifiée et à perdu un peu de ce ton commercial, l'esprit de cette campagne contre la grippe saisonnière y reste beaucoup, notamment dans la presse.

En comparant les encarts prévus par les différents services de santé, la différence est en effet saisissante :

Campagne anglaise.

Campagne française.

Encore une fois, la France met à l'honneur l'information, avec beaucoup d'écrit, alors que l'Angleterre prend une démarche très publicitaire, avec une image choc, une phrase d'explication, son slogan phrase, et un texte. Sans même lire, le receveur comprend l'idée.

Vendre le concept de prévention, est-ce vraiment plus pertinent? La démarche se justifie à mon sens dans le fait que cet élan marketing permet de toucher une autre cible, celle qui n’est pas devant son écran pendant le JT, celle qui ne lit pas les journaux, mais qui consomme de la publicité à longueur de journée et est influencée par ce genre de codes. A l'inverse, la page publicitaire française est trop chargée et donne envie de la passer, tout comme les 30 dernières secondes de son spot qui sont bien trop longues et engorgées d'informations, apparaissant ainsi quelque peu ennuyeuses.

Pourtant, en 2007, humour et grippe allaient de paire dans cette autre campagne,qui possédait même son propre slogan :


Néanmoins, à l'époque, la démarche était diamétralement opposée : en 2007, je me vaccine pour ME protéger ; en 2008, je suis quelques préceptes simples pour protéger les autres. Lorsque l'on parle des autres donc, un ton plus grave serait de mise.
L'homme de l'ascenseur anglais, lui, se retrouve penaud après être désigné par la voix de l'appareil. Catch it, bin it, kill it pour éviter de SE ridiculiser? Pourquoi pas.

samedi 2 mai 2009

De la communication poétique et addictive : Big Nothing.


The Big Nothing, c'est un site absolument fou. J'écris un message, il est envoyé, et je reçois en échange les quelques mots d'un inconnu, sans aucun rapport avec les miens. Le tout accompagné d'un fond d'écran coloré et changeant, presque hypnotique (messages subliminaux? voilà qui expliquerait le temps que j'ai passé à envoyer des phrases dans le vide).

L'expérience artistique de Manuel Schapira, Chanel Seguin, et de l'agence Upian, part d'une belle idée :

« J'envoie un message à un inconnu.
En échange, je reçois un message d'un autre inconnu.
Chaque message est envoyé à un seul lecteur.
Éphémère, il s'efface au moment de sa lecture.
Aucune trace n'est conservée, tout est anonyme.
»
Une idée qui répond elle-même à des interrogations éminemment philosophiques : « Qu'est-ce que j'écris quand je m’adresse à un inconnu, sans but aucun, hors de tout contexte habituel et seul face à moi-même ? Qu’est-ce que je donne quand cela ne dépend pas de ce que je reçois ? ».

C'est une bonne question. Et, personnellement, j'ai commencé timidement :


Je me rends cependant vite compte que les autres ne font pas mieux, puisque l'on me "répond" des banalités, dont certaines dans un langage un tantinet racailleux : « ca va? », « weshhhhhhhhh », « bonjour », « sfjfjfhjfh », « j'aime paris », « sa tue se truc » (à mon sens, les confusions entre "s" et "c" sont le fléau de la décennie). Après un petit moment, un message empreint d'originalité me parvient enfin : « I hate myself I want to die ». Mon sang ne fait qu'un tour, puis reprend son train-train quotidien (c'est à dire conforme aux recommandations médicales en vigueur) en se disant qu'il doit s'agir d'une référence à Nirvana. Malgré tout, je réponds au suicidaire. Il ne recevra sûrement jamais ce message, mais j'ai meilleure conscience. Et je me dédouane d'un éventuel recours en justice pour "non assistance à personne en danger". En retour, je me fais agresser :


De quoi faire passer l'envie d'être serviable et pleine d'amour dans ce monde de brutes dans lequel nous vivons (demandez à Ségolène, tout ce qu'elle veut c'est de la fraternité, tout ce qu'elle a en retour c'est un Lefebvre qui veut la faire interner). Un peu plus tard, je serai tout de même réconfortée par quelques pointes de poésie, entre autres « do you want to fall in love? », « c'est joli le fond du site ! » (oui je considère ceci comme de la poésie), ou encore « Il suffit d'une seconde... ». Je reçois aussi quelques uns de mes propres envois. Le stock d'inconnus est sans doute épuisé.

Evidemment, en citant tous ces exemples, je suis en train de détruire une partie de la beauté du site, qui insiste sur l'éphémère de ces messages (ce qui est écrit sur Big Nothing reste sur Big Nothing?). Je vais donc m'arrêter pour revenir aux questions originelles. Qu'écrit-on lorsque l'on se détache du destinataire? Des "ca va?" et "bonjour", des insultes et de courtes phrases poétiques, apparement. Mais est-on réellement détaché du destinataire? Je ne pense pas. Il est clairement là dans les "ca va?", il est ironiquement là dans les insultes, il est aussi là dans les élans poétiques. Parce qu'en écrivant, on sait qu'il y aura un lecteur à l'autre bout. Même sans jamais connaître son identité, sa réaction, ou sa réponse, on communique suffisamment depuis notre petite enfance pour en avoir une idée. On imagine bien la tête de celui qui reçoit l'insulte, le choc de celui qui lit "je veux mourir", le rire de celui à qui l'on envoie une blague. Le coup de la communication dédouanée de destinataire, en ce qui me concerne, je n'y crois pas. Le coup du face à moi-même, encore moins.

Finalement, là où le site est le plus fort, c'est dans ce flot croisé de conversations qui s'instaure : je reçois un message, j'y réponds, celui qui recevra ma réponse répondra à son tour à quelqu'un d'autre, qui lui aussi répondra, alors que moi-même, je suis déjà repartie dans une autre conversation. Aucun fil, aucun schéma, c'est l'anarchie. Et c'est bien marrant.

Sinon, on peut aussi se servir de Big Nothing comme d'un outil de promotion original :


vendredi 1 mai 2009

Interrogations fashion autour de la grippe A.

Le monde est en alerte maximale, on nous parle pandémie, on nous trouve des grippés partout dans le monde, on nous annonce deux cas avérés en France, on nous bombarde de gros titres en une des journaux. Et, au milieu de toute cette panique, de ces fils twitter officiels et non officiels, l’esprit futile que je suis se pose une question d’importance relativement moyenne : « ils vont vraiment nous forcer à mettre ces masques chirurgicaux tout moches ? ». Non pas que j’en sois moi-même particulièrement soucieuse (si l’on atteint ce stade, je dévalise le supermarché du coin puis je me barricade chez moi), mais je doute que la planète fashion ne le prenne avec autant de légèreté. Vous imaginez Angelina Jolie paradant sur les tapis rouges avec un masque, Britney Spears "chantant" sur scène avec un masque, Kate Moss clubbant à Londres avec un masque, Victoria Beckham embrassant David au travers d’un masque ?

Photo AFP

Non, vraiment, la grippe porcine mexicaine nord-américaine A H1N1 pose un véritable problème esthétique. D’autant plus que BFM TV nous expliquait cet après-midi que les masques les plus répandus n'étaient efficaces que de deux petites heures, et qu'il était plutôt recommandé de se parer de son plus bel accoutrement de "gazonaute" :

(Ceci est un masque FFP3.)

Si la grippe s’installe sur la durée, il faudra bien vivre avec. Les hipsters retourneront dans les boîtes hype et le masque deviendra le nouvel accessoire à la mode. Il sera customisé pour coller aux tendances du moment. Attendons-nous donc à une collection masque printemps-été surprenante, le bleu, le pourpre et le jaune étant les couleurs la saison, et les fleurs, le motif à ne pas rater (en cas d'information erronée, adresser ses plaintes à Wikinews et Plurielles.fr, vu que personnellement je n'y connais strictement rien).


Le masque est-il moins efficace si l’on gribouille dessus ? En voilà une question pertinente. J’appellerai bien le numéro vert du ministère.

Irina Blok, via ya-graphic.

Une affaire stylistique à suivre, donc. Sinon, on peut aussi se rebeller et refuser la dictature du masque. Pas sûr qu'on n'y perde grand-chose, puisqu'à en croire Slate, les masques ne protègent pas.

Tant qu'on est dans les politiciens en sous-vêtements...

Après Barack, c'est au tour de notre très chère voisine Angela Merkel de faire sensation, en posant avec d'autres politiques allemands pour la marque Bruno Banani. Pour la bonne cause, puisque dans un grand élan d'altruisme et de soutien au pouvoir d'achat, le fabricant de sous-vêtements diminue tous ses prix de cinq euros.

"Nous donnons tout pour relancer la croissance."

Pour ceux qui fantasmaient déjà, sachez que selon le quotidien national Die Welt, il y aurait de la retouche dans l'air...

Merci Le Monde.