mardi 31 mars 2009

La Guignolisation du monde est en marche.

Vous vous êtes déjà demandé à quoi ressemblerait votre marionnette? Moi non. Mais, pour leurs 20 ans, les Guignols ont quand même décidé de me le montrer.

Etape 1 : ma tête, un corps d'athlète, le décor de l'Elysée.


Etape 2 : passage dans le "Guignolotron", machine à fabriquer du Guignol.


Sans commentaire.

C'est ici que ça se passe.

lundi 30 mars 2009

Tweet me if you can : pourquoi je ne twitte pas.

Il paraîtrait qu'après Facebook, c'est Twitter qui va révolutionner notre vie.

Mais qu'est-ce que Twitter? C'est un très joli site tout bleu qui permet d'informer son réseau de ce que l'on fait, le tout en 140 caractères. On appelle ça le microblogging.

Lancé en 2006, le site a connu un taux de croissance de 900 % en 2008 et comptabilise désormais plus de 6 millions d'utilisateurs.

D'ailleurs, les américains twittent :


Le PS jeune twitte :


L'UMP jeune twitte :


L'UMP un peu moins jeune twitte :


Et même Twitter twitte :


Ca fait beaucoup de monde.

Mais, moi, je ne twitte pas. Je suis pourtant l'heureuse propriétaire d'une page Twitter, et le site se base sur ma fonctionnalité Facebook préférée, le "status update". Je pourrai passer des heures à raconter que j'ai mangé des céréales ce matin, que j'ai regardé les "feux de l'amour" ce midi, fais une petite sieste à 16h et oublié de travailler à 22h.

C'est qu'il y a un problème de taille : si tous mes amis ont désormais rejoint le monde merveilleux de Facebook, sur Twitter, c'est niet. Quand j'utilise le "Friend Finder", aucun de mes contacts n'apparaît à l'écran. D'ailleurs, c'est bien simple, je n'ai que 4 amis. Dont 2 que je ne connais pas et un homme politique qui me "follow" parce que je le "follow". Il faut croire que les 6 millions de Twitter ne font pas le poids face aux 175 millions de Facebook.

Et parler dans le vide intersidéral, ça m'intéresse tellement que je n'ai pas actualisé mes Tweets depuis le 1er octobre 2008. En tout, je ne me suis servie du site que 4 fois depuis mon inscription.


Dans sa description, Twitter explique qu'une grande partie de son succès est due à sa simplicité. J'écris me 140 caractères dans le cadre "what are you doing?", je clique sur "update", et c'est fini. Tous mes amis découvrent alors sur leur page d'accueil que j'ai mangé des nachos hier soir et que j'ai aimé ça.
En fait, Twitter est tellement simple à utiliser que Google affiche 2,5 millions de résultats à la requête "Twitter for beginners".
Moi-même, il m'a fallu du temps pour comprendre la différence entre les "followers_me" et "following_me". Parce que contrairement à ce que voudraient le bon sens et la langue anglaise, les gens qui suivent mon profil ne sont pas les "following_me" mais les "followers_me", puisque lorsque je consulte mon profil les "following_me" deviennent des "following_profile", et les "followers_me" des "followers_profile". Si vous n'avez rien compris, c'est normal. Twitter est trop simple pour vous.

Ne parlons même pas du système de réponse d'un utilisateur à l'autre. Il y a toujours une @ dans l'histoire, parfois précédée de "RT" (response to, j'imagine*), parfois non. Ce qui donne ce genre de choses :


Face à l'engouement général, beaucoup s'interrogent sur l'intérêt d'un tel service. Moi pas. Je suis absolument pour l'épanchement narcissique. Mais, vous vous en doutez, ce n'est pas vraiment la version officielle. La raison d'être de Twitter est en fait expliquée dans cette vidéo : « Vous n'enverriez pas un email à un ami pour lui dire que vous buvez un café. Votre ami n'a pas besoin de savoir cela. Mais qu'en est-il des personnes qui veulent connaître les petites choses de votre vie? »

Alors, amis qui s'intéressent aux petites choses de ma vie, voici, rien que pour vous :



Enfin, si vous n'avez toujours pas compris le concept Twitter, je vous laisse sur cette excellente vidéo de 20minutes au chroniqueur très dynamique.


* Edit : nous sommes le 25/04, il est 00:02, et je viens de me rendre compte que RT signifiait "retweeting". Copier le tweet de quelqu'un d'autre quoi. Mieux vaut tard que jamais comme on dit.

samedi 28 mars 2009

Polémique tout azimut : Orelsan et sa sale.... "petite prostituée" ? (+ clip bonus)

Imaginez que vous vous appeliez Aurélien Cotentin.
Imaginez que vous soyez rappeur.
Imaginez que vous commenciez à avoir un petit succès sur Internet.
Imaginez que vous trouviez un label et qu’un disque ne naisse de cette union. (Oui, malgré l’état de l’industrie musicale.)
Imaginez que vous décrochiez votre entrée au Printemps de Bourges et aux Francofolies.
Et, maintenant, imaginez qu’une chanson vieille deux ans ait un effet boomerang à retardement dévastateur pour votre carrière. Tout cela sous prétexte que, dans cette ode à l’amour baptisée « sale pute », vous vous laissiez quelque peu emporter par la vibe.

C’est la malencontreuse histoire d’Orelsan, poète incompris.

L’originalité de l’affaire est que la polémique est parti de là même où Orelsan a trouvé le succès : Internet. La chanson a en effet été déterrée des fins fonds du web par deux bloggeuses, Kokolat et Soleillade. Je parle des fins fonds du web, puisque "sale pute" ne figure ni sur l'album du rappeur, ni sur sa set list. Néanmoins, indignées par une telle incitation à la haine et à la violence envers les femmes, elles ont créé un mouvement cybernétique visant à faire retirer Orelsan de la programmation du Printemps de Bourges. Et quand Diam’s "chante" qu’elle va rayer « sa caisse » au mec qui trompe sa copine, c’est pas de l’incitation à la violence envers une voiture innocente, ça ? Qu’on déprogramme Diam's tant qu'on y est ! Si le célèbre festival semble maintenir la participation d'Orelsan, les Nuits Botaniques (Bruxelles) ont annulé leur invitation, et les Francopholies « s’interrogent ».

Et le pauvre Aurélien, dans tout ça, il ne pige plus rien : « Dans cette chanson, j'essaie de montrer comment une pulsion peut transformer quelqu'un en monstre. J'ai tourné un clip où je porte un costume cravate et bois de l'alcool, pour montrer qu'il s'agit d'une fiction. En aucun cas, je ne fais l'apologie de la violence conjugale. L'attitude de ce personnage me dégoûte, mais j'ai l'impression de représenter artistiquement la haine comme a pu le faire un film comme Orange mécanique. » (Le Monde).

Moi, je me serai contentée de dire que la chanson est rigolote, parce qu’avec une telle concentration d’insultes et de menaces, on se doute bien que c’est du second degré. Plus que "petite pute", c’est un peu "les pensées vengeresses trash d’un pauvre type qui vient de se faire larguer". Presque Baudelairien.

En plus, le clip est soft. Si on y avait vu un tecktonikeur découper une malheureuse en fines rondelles avec des ciseaux de couture, ça aurait été une autre histoire. La vidéo est néanmoins censurée sur Dailymotion et Youtube.



Plus que la polémique, ce qui est drôle, ce sont les réactions qu’elle suscite. Notamment sur cet article du Post.

Il y a les enflammés, comme Antoine (qui se reconnaissent à leurs longs commentaires plein de rage) :
« C'est du calcul pur et simple. Du business. Plus c'est crade, violent, mysogine, homophobe, et plus ça marche. Les cailleras aiment, la maison de disques se frottent les mains et tout le monde est content.
[...je vais t'avorter à l'opinel].
Ah ouais, super.
Aurélien Cotentin, alias Orelsan, connaît très bien la portée de ses textes, il est issu de la classe moyenne - sinon bourgeoise - (père directeur de collège, mère institutrice) et d'une brave bourgade normande.
Aurélien Cotentin sait pertinemment ce qu'il écrit, avec l'aval de sa maison de disques et des gentils bobos du festival de Bourge. Il sait très bien que ses auditeurs potentiels, dans les "quartiers" où il n'a jamais mis les pieds, sont, pour la plupart, foncièrement incapables de distinguer le 1er du second degré.
Et puis, merde, même s'il n'y a jamais mis les pieds, il sait très bien que les quotidien des gamines de ces banlieues, c'est souvent la violence verbale - ou physique - l'humiliation, le mépris, la mysoginie, les viols parfois. Faut arrêter de nous vendre ce mec comme le représentant de la jeunesse défavorisée. C'est juste une pâle imitation de Eminem, un petit provincial sans talent qui joue le dur et espère - comme Eminem - ramasser plein de frics en surfant sur la provoc, l'homophobie et la mysoginie la plus ignoble. »
(26/03 - 19h51)

Ou encore tomy, réagissant à l'annulation aux Nuits Botaniques :
« bien vive la censure ..... ne pas faire la différence entre des paroles des zik et la réalité ... c'est quand même abusé !!!!! sinon a quand la fermeture de cinéma pour incitation aux meurtres ? ????
oh fait ils s entendent toujours aussi bien les francophone et les wallon ??? y a pas de haine dans vos propos ????
donc avant de parler de respect envers les femmes... parler de respect dans votre pays genre comment se fait il qu'on puisse pas parler français dans certaines communues limitrophes ???? ... ah ..donc ton exemple on s'en fou ... et avant de parler de respect envers les femmes faite preuve de respect envers les autres citoyens de votre pays .....
»
(26/03 - 17h52)

Les comiques, comme Ahmed :
« Bonjour, je viens d'écouter l'album d'OrelSan. J'ai apprécié la plupart de ses chansons, mais je n'ai toujours pas envie de violer ou tabasser une femme.Pouvez-vous m'aider ? J'aimerai tellement correspondre à vos stéréotypes et à vos clichés. »
(26/03 - 18h48)

Les alarmistes (on aurait presque envie de se pendre car, "où va le monde ?"), comme sdal :
« C'est marrant, LePost conclut l'article en proposant au lecteur de choisir. Sauf que pas de bol, il n'y a que deux choix. Soit on veut choquer pour passer dans les médias, soit on est un affreux mysogine. Et si on était ni l'un ni l'autre ? La liberté d'expression si c'est pour débiter des textes à la Bruel, je veux bien m'en passer. En tout cas le web prouve une fois de plus que ses représentant sont de sacrés petits flics de la pensée, des capos qui scrutent chaque page à la recherche d'un vilain canard à fouetter, et en public ! Blogueurs, journalistes, vous êtes des flics 2.0 »
(26/03 - 18h28)

Les rabat-joies, comme Nyoosha :
« J'allais justement faire la comparaison avec TTC, mais l'auteur de l'article l'a faite tout à la fin. Scandaleux, en tous cas. Ces pauvres mecs doivent être complètement frustrés... Quand on voit la tête des membres du groupe TTC, on comprend pourquoi. Ils ne peuvent que jouer la provoc, vue leur allure... Les femmes n'ont pas souvent dû vouloir d'eux! Quant à Orelsan, pareil, il a été trompé et il est donc blessé dans sa virilité et se sent obligé de réagir de la façon la plus primaire qui soit... Pitoyable... Et surtout dangereux, car certains décérébrés risquent de suivre cette façon de penser, et de "transcender" leur frustration autrement qu'en écrivant des "chansons"... »
(26/03 - 18h20)

Au final, on est tous d'accord, non? S’ils veulent écrire des chansons, laissons-les faire, c’est toujours mieux que de découper une malheureuse en fines rondelles avec des ciseaux de couture.

Allez, bonus :

Ca sent le hit du Printemps.

vendredi 27 mars 2009

Star de la semaine #6 : Federico Lombardi

Allumez un cierge, faites un signe de croix, "je te saluez" vos écrans. Car, une fois n’est pas coutume, notre star de la semaine a été touchée par la grâce divine. Et, à l’heure où 43 % des catholiques français souhaitent voir le pape Benoît XVI quitter son trône, notre star de la semaine a beaucoup de boulot.
Car Federico Lombardi n’est autre que le porte-parole du Vatican. Un job tout particulièrement prenant ces dernières semaines, avec son lot de communiqués, interviews et clarifications.

Pourtant, du travail, il en a déjà suffisamment en temps normal, puisqu'il jongle entre trois postes : directeur de Radio Vatican, directeur du Centre de Télévision du Vatican et directeur du bureau de presse du Vatican. C'est beaucoup pour un homme de 66 ans, devenu prêtre jésuite au doux âge de 20 ans.

66 ans, et toujours pimpant.

Tout juste nommé à la tête de la salle de presse papale, il avait déclaré : « Je ne penses pas que mon rôle soit d’expliquer la pensée du pape ou d’expliquer ce qu’il a déjà exprimé d’une manière si claire et riche » (ben oui, le pape est bon et juste, et il a toujours raison, d'autant plus quand c'est ton boss). Evidemment, ça, c’était en 2006. Il a peut être changé d’avis depuis.

Surtout ce dernier mois, où l'on a assisté à un festival papal, avec des polémiques en veux-tu en voilà, entre une levée d’excommunication d’évêque négationniste, une excommunication de petite brésilienne violée, et une contestation du préservatif. Un dernier dérapage que le pauvre Lombardi aurait du voir venir, puisqu’il était à quelques centimètres du pape au moment du drame. Et, puisque les journalistes à bord de l'avion sacré n'ont pas le droit de parole, c'est même sans doute lui qui a posé la question fatidique. Une question dont il avait au préalable répété la réponse avec son saint patron, les interventions étant préparées à l'avance (c’est ce qui est raconté ici). Pas de bol.

"Allez, vas, Benoît, je m'occupe de cette question, ça vaut mieux."

Pourtant, dès l'affaire Williamson, le père Lombardi avait trouvé la solution : « Pour l’Église, le problème de la communication n’est pas simple. (...) Parfois, il vaut mieux ne pas parler. ». Un message à transmettre au Pape s'il ne veut pas être chassé de son royaume? Courage, Federico.

jeudi 26 mars 2009

Yes, I Caen.

Il paraîtrait que Barack Obama vient en France.
Il paraîtrait que le maire de Caen a inventé un super slogan : "Yes, we Caen".
Il paraîtrait que je suis suffisamment fêlée pour rouler jusqu'en Normandie rien que pour apercevoir un petit bout de président américain. Et donner une suite à ma vidéo.


Je voulais juste prévenir les services secrets.

mardi 24 mars 2009

Cybergedon, la série qui tue Internet

Et si un virus dévastateur réduisait à néant l’Internet mondial ?
Et si la vie telle qu’on la connaissait aujourd’hui était changée à jamais ?
Plus de transports en commun, plus de liquidités, plus de télécommunications, plus d’essence, plus d’électricité...
C’est le point de départ du scénario de cette cybersérie très visionnaire : Cybergedon.

Après deux épisodes un peu en dessous de la suite (mais il faut bien avouer que les premiers épisodes de séries sont rarement excellents – même chez les superproductions hollywoodiennes), on découvre petit à petit un nouveau monde au travers du quotidien d’un père de famille normand.
Un monde où la pénurie d’essence transforme des quadragénaires en voleurs hystériques, où l’on troque des patates contre des bougies, et, surtout, où l’on s’interroge sur le sens de la vie : « Dis papa, tu crois qu’on les reverra un jour les amis de Facebook ? ».

Dans le cinquième épisode de la série, c’est justement Facebook qui est à l’honneur. Et c’est quelque peu original.




Pour voir les quatre premières vidéos, c’est ici.

lundi 23 mars 2009

Facebook stalker?

J’avouais ici mes penchants psychotiques sur Facebook. Et, comme je ne suis pas la seule à être accro, quelqu'un a fini par s'intéresser à ce phénomène.

Elle s'appelle Laura Greene, elle est journaliste, et elle est surtout inquiète d’une possible apparition de « sérieuses dépendances à Facebook ». Après un très rassurant « Maybe you or someone you know has an obvious Facebook addiction. Maybe he/she is a Facebook stalker. », elle définie donc dans un article une classification décroissante des signes avant coureurs de la dépendance. Traduction un peu libre :

10. Vous faites des recherches à partir de prénoms pour retrouver quelqu’un que vous avez rencontré dont vous ne connaissez pas le nom d’après sa photo.

9. Vous recherchez des noms que vous trouvez dans les journaux, juste pour pouvoir mettre un visage sur un nom.

8. Vous êtes déçu quand vous découvrez que vous ne pouvez pas accéder aux informations d’une personne parce qu’elle n’est pas votre ami sur Facebook.

7. Vous vérifiez s’il n’y a personne que vous pourriez ajouter dans les amis de vos amis.

6. Vous rentrez l’adresse mail de vos amis Facebook sur MSN, mais sans jamais leur parler – juste pour lire leurs pseudos.

5. Vous passez un temps précieux à regarder les photos de personnes avec lesquelles vous êtes allé au lycée mais auxquelles vous n’avez pas parlé depuis.

6. Vous vous disputez avec votre petit(e) ami(e) parce qu’il ne veut pas encore se mettre in a relationship.

5. Vous célébrez les étapes de la vie facebookienne : 50 amis, 100, 200...

4. Vous consultez régulièrement la liste des groupes à la mode pour être sûr de ne pas passer à côté de quelque chose.

3. La première chose que vous faites le matin est de regarder vos mails, au cas où quelqu’un vous aurait envoyé un message sur Facebook ou vous aurait ajouté à ses amis pendant la nuit.

2. Vous ressentez une forte frustration quand quelqu’un que vous cherchez n’est pas sur Facebook.

1. Vous vous sentez mal ou tremblez pendant le travail, l’école, ou à n’importe quel moment où vous n’avez pas accès à Facebook.

J’ai donc fait ce test, et, ouf, je ne suis pas une vraie Facebook stalkeuse. Mais peut être que vous si. Alors, pas de panique. Comme le dit Laura, « le premier pas vers la guérison est d’admettre que l’on a un problème ».

dimanche 22 mars 2009

Star de la semaine #5 : Claude Deplace

Cette semaine, un drame a failli se produire : on a frôlé la panne d’inspiration pour la star de la semaine. Jusqu'à ce que je me souvienne d’une personnalité incroyable, qui avait illuminé ma morne journée de dimanche dernier.
J'étais dans la cuisine. Mon frère était entré. Il avait allumé la radio. Sur Skyrock. Et là, non, ce n’était pas la douce musique de Booba qui avait résonné, mais la voix de Claude. Claude le voyant. Cinquième star de la semaine.


Comme vous pouvez le voir, le mystique/spirituel/paranormal/attrape-couillon est décidemment au cœur de ce blog ces derniers temps, Claude Deplace étant, comme son pseudonyme l’indique, voyant. Mais ne résumons pas cet illustre personnage à un seul terme : il tiendrait en fait de sa mère et de sa grand-mère « un don de voyance très aigu qui lui permet en très peu de temps d’aller à l’Essentiel de chaque personne », comme le précise son site officiel. L'essentiel avec un E majuscule, hein, ça ne rigole pas.

Depuis maintenant 9 ans, Claude officie tous les dimanches soirs sur Skyrock, où il distille des formules magiques et répond aux questions des auditeurs « sur photo et avec supports divinatoires, tarot et géomancie ». Des questions ayant attrait à n’importe quel sujet, « vie privée, paranormal, ovni, vie antérieure ou autres ».

Ces chanceux auditeurs ont alors la faveur d’une consultation de Claude, soit « un véritable parcours intérieur », puisqu’en « remontant jusqu’à l’âme de la personne, il amène son consultant à découvrir la cause réelle de ses problèmes et ce qui réside en lui ». Un parcours qu’il a lui-même accompli avec succès, au point de devenir un « accoucheur d’âme ». Et d’écrire deux livres.

La semaine dernière donc, j’ai eu le privilège d’entendre l’une de ces consultations en direct. Face à un jeune homme inquiet sur son avenir amoureux alors qu’il venait de rencontrer quelqu’un, Claude a très vite commencé son introspection. Et, découvrant que son auditeur concerné était un chaud lapin, il lui a conseillé d’expliquer à la pauvre demoiselle qu’elle devrait « se donner toute entière à lui », sinon ça ne marcherait pas. Une expression que Claude a répétée plusieurs fois, insistant bien sur le fait que cet homme « avait des besoins » et « ne pouvait pas s’en passer ». Au delà de cette petite dérive machiste, l'échange s'est progressivement dirigé vers une discussion plus sexy. Au cours de laquelle Claude a professé son amour pour les fesses féminines, s’alignant sur le point de vue de son auditeur.

Soit. Un voyant qui aime les fesses, ça m’a intriguée. Mais j’ai vite découvert que les mots-clés "Claude le voyant fesses" emmenaient sur des sites au contenu inapproprié pour une jeune innocente comme moi (avec des titres de page du style « Marie-Claude a le cul en chaleur »).
Revoyant mes exigences à la baisse avec "Claude le voyant", j’ai finalement découvert la face cachée, la face sombre, luciférienne même, de ce gentillet extralucide : dans sa jeunesse, il aurait adoré Satan (ouais, là je mets la majuscule, on ne plaisante pas avec Satan quoi). Un passé noir et un tantinet sectaire : « à Aix-en-Provence, un certain Claude Déplace se targue d'être le « Christ noir » ; il apprend à quelques milliers de jeunes disciples comment il faut évoquer Satan et lui obéir, et comment il faut employer la violence. ». Cette fougueuse période de sa vie est largement détaillée sur un sujet de forum , où l’auteur tente de faire éclater la vérité sur Claude.

Ok, il est cher (50€ les 20 minutes de consultation téléphonique, avec 15€ de plus pour tout ce qui touche aux vies antérieures), mais comment croire que ce sympathique voyant puisse être un sataniste ?
Je m’en tiendrais à la version de son site Internet : « Après avoir exploré les forces astrales, il s’est engagé sur un chemin d’Ame et de Lumière : un chemin de transformation ».

Souhaitons-lui bonne chance dans sa démarche. Et que sa route soit pavée de belles fesses.

vendredi 20 mars 2009

Teaser star de la semaine #5

J'ai la flemme de faire un vrai post, alors je vais me contenter de dévoiler le visage de la star de demain. De toute manière, vous ne trouverez pas.


Sa tête promet plein de bonnes choses, non ?

jeudi 19 mars 2009

Des photos : manifestation interprofessionnelle dans les rues de Paris.


C'est jeudi, et, depuis le début du semestre, le jeudi, c'est manif. Mais ce jeudi, c'était en plus grève générale.

J'arrive donc à République un peu après 15h, et ce que je vois est magnifique : des buvettes, des stands à hot-dogs, de la musique... Esprit carnaval de Nothing Hill. Avec du soleil, en plus.

Mais là, j'ai une très mauvaise idée : je m'engouffre dans le premier cortège. Je ne savais pas encore que c'était le cortège de l'ennui. Avec de la CGT, de la CGT, de la CGT, et puis encore un peu de CGT, au cas où on n'aurait pas compris. En plus, un M. sécurité CGT m'empêche de traverser le cortège pour aller faire une photo. Bref, la CGT et moi, on est devenu super potes.

Arrivée à Nation, il n'y a rien à faire, rien à photographier, rien à manger. Le cortège de l'ennui débouche sur la place de l'ennui, logique.

J'aperçois alors un deuxième cortège que je remonte à contre-courant. Ce coup-ci, il y a de la CFDT et du SUD. C'est mieux, mais toujours pas folichon. D'ailleurs, il n'y a pas que moi qui le dit : alors que je flâne, scrutant le paysage dans l'espoir de trouver un truc à immortaliser, j’entends deux personnes discuter : « j’ai jamais vu une manif aussi nulle sur paris, c'est lamentable ».

Si j'avais su plus tôt ce que j'ai découvert après, je les aurai alors attrapé par la main, et, dans un grand moment d'altruisme, je les aurai conduit au cortège du fun, au cortège du bordel ambiant, au cortège où ça crie, ça danse, ça chante, ça sautille, ça brandit de la pancarte et ça se déguise : le cortège de l’enseignement. Où les camionnettes militantes se garent à cheval sur le trottoir et où l'équivalent d'un hectare de forêt est répandu sur le sol sous forme de tracts. Je plains l'équipe de nettoyage du quartier.

Mais trêve de blabla et place à l'image, avec une série photographique spéciale "grève générale" :


La CGT est en grève.



SUD est en grève.



Les psychiatres sont en grève.



Les enseignants sont en grève.



Les étudiants sont en grève.



Les gens trop classes de RFI, du mouv', de radio france bleue, et de l'intersyndicale des journalistes sont en grève.



Et, évidemment, Paris 8 est en grève.




Spéciale dédicace à Amandine.



Spéciale dédicace à Pierre.




Plus étonnant, maintenant : le code de la route soutient la grève.



Les animaux aussi.



Le mobilier urbain se joint à la démarche.



Tout comme le parc automobile.




Au fil des cortèges, j'ai aussi appris que...

  • Même dans les cortèges ennuyeux, il y a parfois un petit pic de créativité.






  • La tecktonik n'est pas morte (indice : il est au milieu et il remue les bras).




  • La vérité sur Sarkozy a enfin été dévoilée.




  • Contrairement à la croyance commune, la prise de la Bastille n'a pas eu lieu en 1789, mais en 2009.




  • Et dire qu'ils remettent ça le 1er mai...

    mercredi 18 mars 2009

    Initiatives de contestation.

    Hier, France 4 nous présentait ce que je qualifierai de "documentaire de l'année" : Global Résistance. 70 minutes de protestation décalée, avec pavés en mousse, clowns à Amsterdam, graffeurs détourneurs de pubs, clowns à New York, religion fictive anti-consumériste, ou encore stage de désobéissance civile.

    Contre-défilé du 14 Juillet de l'armée révolutionnaire des clowns
    à Paris (
    rue 89).

    Puisque « désormais, quand il y a une grève en France, personne ne s'en aperçoit » (dixit Nicolas Sarkozy), les contestataires se veulent de plus en plus créatifs. Pour mieux frapper les esprits, certes, mais aussi pour mieux attirer les médias. C'est bien connu : plus c'est surprenant et massif, plus c'est relayé.

    Or, justement, avec la crise, force est de constater que ces initiatives se multiplient.

    Ainsi, hier soir, Laurence Ferrari nous présentait Pascal Lazarus, quadragénaire endetté jusqu'au coup suite à la crise immobilière (victime de l'un de ces fameux prêts relais). Son idée? Pédaler jusque l'Elysée depuis sa région, l'Alsace. Ça fait quand même une trotte.

    Plus organisé, il y a quelques semaines, je suis tombée sur le blog d'un mouvement en pleine gestation : la brigade des sifflets. Qui propose de siffler pour manifester son opposition au gouvernement : « Nous voulons rassembler dans une expression originale tous ceux qui, tous les jours depuis le 6 mai 2007, s'indignent sans savoir comment le dire et comment se faire entendre. Les événements de Saint Lô nous ont donné des idées... Le président de la République n'aime pas être sifflé. ». Un grand rendez vous devrait ainsi être organisé, au cours duquel le doux son du sifflet résonnerait partout en France durant 15 minutes. Une initiative bien sympathique à laquelle je ne peux malheureusement pas me joindre : je n'ai déjà pas assez de souffle pour gonfler un ballon d'une traite, alors vous imaginez...

    Enfin, vous le savez, à Paris 8, c'est la grève, et à Paris 8 aussi on a de l'imagination. Une autre démarche originale vient donc d'y être proposée : la ronde infinie des obstinés. Ainsi, si le gouvernement continue à faire la sourde oreille face aux revendications des enseignants-chercheurs, le parvis de l'Hôtel de Ville de Paris, pour le coup rebaptisé "place de grève", deviendrait le théâtre d'une ronde s'affairant de jour comme de nuit.

    Ils ont même fait un teaser :


    C'est encore mieux que les employés de Continental et leurs oeufs.
    Avec ça, si on buzze pas dans les médias...

    mardi 17 mars 2009

    J'ai réussi.

    Je suis enfin devenue une fée du logis. Mais pas sur le bon continent.


    J'ai réussi des beignets de pommes de terre!! Je suis une déesse.
    Il pourrait bien s'agir du deuxième plus beau jour de ma vie.

    Remarquez que j'ai même ajouté une feuille de salade pour faire croire que j'étais une fille équilibrée.

    lundi 16 mars 2009

    Le chemin du bonheur est une marque déposée. Par la scientologie.

    Saviez-vous que le chemin du bonheur était « une marque déposée détenue par la L. Ron Library aux Etats-Unis et dans d’autres pays. »? C'est la pochette de mon DVD scientologue qui le dit.

    Parce que je trouve ça super fort, j'ai décidé de commencer par là mon développement sur la communication de l'organisation controversée. Après un petit détour par l'introduction du DVD, bien sûr. Sachez tout de même que ça ne correspond pas à l’ordre du disque, et, en fait, au moment où j’écris ces lignes, je me suis déjà envoyée une heure de principes scientologues. J’ai notamment pu y découvrir que j’étais un « thétan », chose sur laquelle je reviendrai une prochaine fois.

    Commençons donc par le commencement, à savoir l’introduction. Si elle m’avait effrayée le premier soir, c’était plus par sa forme (le symbole de la scientologie en arrière plan et une petite musique d’ambiance assez répétitive) que par son fond, somme toute assez sobre, puisque défilent ces quelques lignes :
    « Elle a été attaquée, vénérée, contestée et glorifiée. » Certes.
    « Les adjectifs utilisés pour la décrire sont nombreux et variés. » Ca, c’est de l’inside scoop.
    « C'est la seule nouvelle religion importante qui ait été fondée au 20e siècle ». En France, on dit "secte", mais bon...
    « Elle grandit à une vitesse incroyable. »
    « Des gens de tout milieu l'utilisent chaque jour. » Oui, ils commencent classe moyenne, ils finissent fauchés.
    « Elle compte des millions d'adhérents. »
    « Le sujet est soulevé dans les actualités. On en parle dans les médias, à la télévision et sur Internet. » Voire dans les tribunaux.
    « Tout le monde semble avoir une opinion. »
    « Qu'est ce que la scientologie? »
    Bonne question, tiens.

    S'affiche alors le menu :

    (Vous pouvez aussi jeter vous-même un oeil aux vidéos, ici.)


    Amorçons donc notre visite du fameux "chemin du bonheur".
    Un chemin qui démarre en pleine apocalypse : montée du crime, immoralité du capitalisme, guerres, pornographie sur Internet... La voix off nous dépeint un monde pas très sexy, le tout appuyé par des images aux tons sombres et au grain très prononcé.
    Mais, d'un coup, tout s’arrange : le livre de L. Ron Hubbard apparaît à l'écran. Et, voyez-vous, le chemin du bonheur, c'est « le premier code moral basé entièrement sur le bon sens ». On nous incite donc à offrir un livret d’introduction à ses 21 préceptes à un maximum de nos amis afin de « restaurer la moralité chez ceux qui nous entourent », dans cette immonde société « de plus en plus matérialiste ». Après ça, « à leur tour, ils passent le livret à leurs proches, les amenant à vivre leur vie avec amour, compassion, et bonté ». Si c’est pas merveilleux.

    Face au succès dudit livret (« plus de 70 000 exemplaires »), on nous explique qu'un bureau spécial a ouvert en Californie, au sein duquel dirigeants d’entreprise, hommes d’état et autres personnalités influentes peuvent venir étudier le chemin du bonheur. Alléluia. Grâce à ces eneignements, les entreprises peuvent mener leur « propre campagne du chemin du bonheur, améliorant ainsi l’éthique de leurs employés » en organisant des séminaires. Et c'est à que ça devient très inquiétant : les employés en question sont-ils au moins conscient d’être démarchés par l’église de scientologie ? D'ailleurs, il y a pire : des activités pour la jeunesse sont sponsorisées.
    C'est que dans cet endroit décidément magique, on trouve aussi une vaste salle à photocopieuses qui permet « d’imprimer des livrets dans plus de 90 langues ». Pour le coup, on nous filme même une machine en action. En nous expliquant que la couverture est personnalisable selon le contexte, que l'on soit dans un cadre professionnel ou amical, que l'on se destine à la jeunesse ou à toute autre cible particulière. Des livrets sont ainsi distribués dans les écoles, les prisons, les maisons pour jeunes délinquants, les lieux d’émeutes, de guerres, de pauvreté, et même par la police, puisque le livret les aiderait à « diminuer le taux de criminalité ». Partout où l'on trouve des gens désespérés et/ou fortement influençables, en somme.

    La vidéo se termine même sur un appel à la contribution : « Offrez le chemin du bonheur à ceux que vous aimez pour qu’ils le distribuent à leur tour, lancez une campagne de distribution ou démarrez un groupe pour aider à restaurer décence et moralité dans une région. ».

    Je viens donc de découvrir que la scientologie tentait d'envahir la société avec son « chemin du bonheur », mais je ne sais toujours pas ce que c’est, hormis « un code non religieux en 21 préceptes ».
    Heureusement, une série de vidéos apparemment diffusée à la télévision est là pour répondre mes questions, présentant un par un chacun des préceptes.

      1. Prenez soin de vous. Un spot court et rythmé, limite pub Evian. Avec un homme qui se brosse les dents, une femme qui fait de la corde à sauter et une fillette qui mange une pomme.

      2. Soyez modéré. Un spot parodiant un jeu télévisé où un homme doit choisir entre l’alcool et sa famille. Suspens, on ne saura pas la fin.

      3. Pas de mœurs faciles. 30 secondes d’un homme qui se fait gifler par une douzaine de filles. Parce que « tromper sa femme fait mal ».

      4. Aimez et aidez les enfants. Un papa attentionné et encourageant apprend à sa fille adolescente à conduire. Elle est vraiment nulle (pire que moi à ma première leçon, c'est dire), mais ça se finit quand même par un gros câlin.

      5. Honorez et aidez vos parents. Celui-là est juste hilarant. On navigue entre un ado expliquant à ses amis qu’il a fait quelque chose d’incroyable aujourd’hui et des flash-backs, avec un montage digne de 24 heures chrono. Ce qu'il a fait? Il a rangé la maison. Et il ne s'est jamais senti aussi bien. Youhou.

      6. Donnez le bon exemple. Un gamin commence à repeindre un mur rempli de graffitis sous les moqueries de trois petites frappes. Il est progressivement rejoint par une centaine de personnes.

      7. Vivez avec la vérité. Une méchante blonde lance une rumeur sur une pauvre malheureuse, qui devient la risée du lycée.

      8. Ne commentez pas de meurtre. On entend un appel à police secours, alors que la caméra tourne autour d’un pistolet venant de tirer, la balle figée à quelques centimètres de l’engin. Et l’on finit par se retrouver à la position de la cible. Efficace. J’ai même frissonné de peur.

      9. Ne faites rien d’illégal. Oups, j’ai mis en ligne une capture d’écran sans l’accord de la scientologie. Et je peux peut-être « me cacher de la police, fuir le reste du monde, mais pas moi-même ». Je suis foutue, comme le jeune aux mains pleines de sang du spot.

      10. Aidez un gouvernement conçu et œuvrant dans l’intérêt de tous. Une petite fille improvise au beau milieu d’une pièce de théâtre sur le thème "et si nous avions le courage de nous battre contre l’injustice". C'est l'ovation.

      11. Ne causez pas de tort à quelqu'un de bonne volonté. Alors que trois jeunes agressent un proviseur bienveillant, une horde d’élèves vient s'interposer.

      12. Sauvegardez votre environnement. Alors qu’un gentil monsieur est devant sa maison, une poubelle, des déchets toxiques, et des eaux usées sont déversées dans son jardin. Il panique, mais arrive tout de même à secourir son adorable compagnon canin.

      13. Ne volez pas. Un voleur sexy fait de l'oeil à une fille tandis qu'il subtilise un paquet de chips. Il se retourne, et vlantanplan, il se retrouve face à un policier. Comme par hasard, sa bande de potes arrive justement à ce moment-là dans le magasin, et eux comme la nana le regardent maintenant avec dégoût.

      14. Soyez digne de confiance. Un père fait tout ce qu’il peut pour arriver à temps au spectacle de sa fille, et il réussit, pour le plus grand bonheur de sa progéniture. Ca me rappelle le spot Mennen (pour nous, les hommes).

      15. Acquittez-vous de vos obligations. Cette vidéo apporte un petit plus par rapport aux autres puisqu’elle se lie à celle sur le vol. Alors que le voleur sexy était en train de commettre son larcin, on entendait en fond sonore le proprio passer un coup de fil. Là, on se retrouve de l’autre côté, alors que le destinataire du message l’écoute sur son répondeur. Il s’agit en fait d’un horrible individu qui doit de l’argent à beaucoup de monde. Sa maison se retrouve assaillie par ceux qu’il n’a pas remboursés, et il se voit obligé de régler ses comptes. Avec un peu d'humour : « vous pourriez peut-être former une file? »

      16. Soyez travailleur. Une bande de jeunes branleurs se décide à nettoyer de fond en comble sa maison (notez que le nettoyage est le summum du cool chez les scientologues), et une bande de trois filles canons qui passent les regardent avec intérêt.

      17. Soyez compétent. Une escrimeuse évoque son parcours initiatique.

      18. Respectez les croyances religieuses. De la danse, de l’exotisme, de la musique, des jolies images.

      19. Essayez de ne pas faire aux autres ce que vous n’aimeriez pas qu’on vous fasse. Quand le petit garçon qui efface les graffitis se fait renverser son plateau dans la file de la cantine, une chaîne karmique se forme pour le punir.

      20. Essayez de traiter les autres comme vous voudriez qu’ils vous traitent. On reprend la fin de l'histoire de la vidéo précédente, et le petit garçon aide celui qui l’a bousculé à la cantine. C’est là qu’il se décidé à aller repeindre le mur de graffitis. C’est donc la génèse de la vidéo 6.

      21. Epanouissez-vous et prospérez. On retrouve là encore plusieurs extraits d’anciennes vidéos, sur fond de "ne vous laissez pas décourager par les médisants".

    On a donc une succession de spots courts (1 min. en moyenne), rythmés, drôles, efficaces, en mini saga, avec des personnages qui se retrouvent d'une vidéo à l'autre. Et, surtout, axés sur les jeunes, avec des messages attrayants du type "ranges ta maison et tu séduiras de la midinette", "sois sympa avec tes parents et tu seras cool", "aides les gros nazes qui te violentent et tu seras récompensé". Un moyen d'aller chercher la relève scientologue. Parce que c'est là que se cache le vice du chemin du bonheur : présenté comme un code moral non religieux, il apparaît moins dangereux. Les règles sont censées, et il est de tomber dans du "c'est ça en fait la scientologie? c'est plutôt bien, je ne vois pas ce que les gens trouvent à y redire.". Mais le chemin du bonheur sert de pont à la suite. Une fois rentré dans le système, tu te transformes en petit soldat qui distribue son livret partout et qui dérive vers la dianétique (l'idéologie de la suprématie de la pensée sur le corps, qui permettrait de survivre et que tu ne peux découvrir que par des cours payants - j'en reparlerai). Ca s'appelle de l'embrigadement.

    Parce que le chemin du bonheur a aussi son aile française, si le coeur vous en dit, il a un site Internet. . Mais j'espère qu'il ne vous en dit pas, parce que mon but n'est très certainement pas de fabriquer du scientologue à tout va, hein.

    Précédemment :
    Scientologie part. 1

    Tu dors, je te mords.

    Depuis une semaine, pour dormir dans mon quartier, il faut des fenêtres quadruple épaisseur et trois boules quies par oreille.

    Ca me pose deux problèmes :
    1/ un risque sanitaire évident : je me suis déjà coincée un bonbon dans le nez quand j'étais petite, je ne veux pas réitérer avec un bout de caoutchouc dans mon conduit auditif.
    2/ j'aime bien dormir. Et je dois dormir. C'est dans l'intérêt de l'humanité.

    La source de toute cette souffrance, c'est un chat qui a décidé de squatter sous ma fenêtre. Enfin, je crois. Parce que ses miaulements ressemblent à un bébé qu'on tenterait d'étrangler. Et, justement, j'avais envie de l'étrangler.

    Mais voilà, il y a 15 minutes maintenant, je pense avoir été le témoin (sonore) d'un crime horrible. Un "rahhhhhhhhhhhhhhhhhhhhh...." (le rah représentant le miaulement, le hhhhh l'étranglement, et le ... le blanc qui s'en est suivi).

    Alors, des grands-parents de la maison à gauche, des grands-parents de la maison à droite, des quinquas de la maison du milieu, qui aurait pu égorger le petit minou?

    Est-ce que c'est vraiment mal d'avoir rêvé de fracasser à de multiples reprises un petit crâne de bestiole à poil innocente avec un pavé? Est-ce vraiment mal d'être heureuse que quelqu'un d'autre ait pris les devants?

    Avant le meurtre, j'ai quand même réussi à enregistrer le cri du chat/bébé (espérons que ça n'était pas un bébé, tout de même). Il sera à jamais de nos coeurs, et pour très longtemps dans mes oreilles. Et si un jour je découvre comment on mettre un son sur blogspot, comptez sur moi pour vous faire partager cette minute de bonheur sonore.

    samedi 14 mars 2009

    Star de la semaine #4 : Harold Hyman

    La star de cette semaine est un peu particulière. Déjà, elle est livrée en retard. En plus, elle officie sur BFM TV, chaîne devant laquelle je passe mes journées (en alternance avec LCP, évidemment), mais que je vais pourtant vivement décrier dans un futur post. Enfin, elle possède déjà une fanbase considérable, puisqu’il a un fan club de 82 membres sur Facebook.

    Et je vais d'ailleurs laisser aux créateurs de ce groupe le soin de vous l’introduire : « Suite à la magnifique présentation des cartes électorales qu'il a effectué dans la nuit du 4 au 5 novembre 2008, exécutée avec la grâce d'une gestuelle délicate et l'élégance d'un costume sur mesure pour ce corps d'éphèbe, deux téléspectateurs réunis à la mairie du 3eme arrondissement de Paris parmi des centaines d'autres, qui, eux aussi, ont sans nul doute craqué pour Harold Hyman, ont décidé de créer ce groupe, en l'honneur du plus talentueux journaliste de sa génération. ».


    Ce qui est drôle, c’est que j’étais moi-même à la mairie du 3e ce soir-là. Mais Harold n’a pas fait valser mon cœur, puisque je n’arrivais pas à apercevoir l’écran depuis mon siège et que je me contentais d’imaginer les résultats en interprétant les "ohhh" et les "ahhhh" (puis je suis rentrée chez moi, pour finir par m’endormir devant l’élection, ratant l'un des tournants de l'histoire contemporaire).

    Harold Hyman est donc, vous l’aurez compris, un journaliste. Né à New York, il suit ses études secondaires dans un lycée français, ce qui explique sa parfaite aisance dans notre langue, mais aussi son petit accent caractéristique. Spécialisé dans les relations internationales, c’est un peu le « monsieur cartes » de BFM. Il intervient en ce moment dans différentes émissions de la chaîne, QG en fin d’après-midi ou Info 360 le soir.



    Tous les soirs, tel le prof de géo de mes rêves, Harold fait donc en sorte que je m'endorme un peu moins bête. Et il a du boulot, parce que je suis vraiment une quiche en géographie. J'ai eu beau essayer d'apprendre par coeur des cartes et des cartes, je ne sais toujours pas localiser Israël.

    Espérons donc qu'Harold continuera encore longtemps à emplir mon coeur de joie et mon cerveau de connaissances. Avec ses petites lunettes, son crâne chauve et ses jolies bretelles.

    vendredi 13 mars 2009

    Ca y est!

    Il est 23h30 et j'ai enfin le nouveau Facebook.


    Dès demain, je vais pouvoir casser du sucre sur le dos des développeurs de la maison.

    Le jour où j'ai voulu infiltrer la scientologie.

    Il y a plusieurs mois de cela, l’un de mes profs, journaliste à Libé, me réclame un reportage. Une idée lumineuse germe alors dans mon esprit : je vais infiltrer la scientologie, et ça va être le coup de poker journalistique du siècle. Le 18 assuré.

    Par un dimanche de Novembre, c’est donc passablement nerveuse que je pénètre dans les locaux de l’ASIF (Association Spirituelle de L'Eglise de Scientologie d'Ile de France) de Bastille. Déjà, comme je suis relativement influençable, il y a de fortes chances que j'en ressorte à moitié scientologue. Ensuite, il est tôt. 11h un dimanche matin, c’est juste pas possible. Et puis, je ne suis pas certaine que ma tenue ne corresponde vraiment au dress-code en vigueur dans une secte.

    Je m’avance fébrilement vers l’accueil et un scientologue franchement canon :
    Moi : Bonjour, euh...
    Lui : Oui ?
    Moi : J’ai lu sur Internet que l’on pouvait assister à une messe scientologue, alors...Lui : Hein ?
    Moi : Une messe. J’ai lu qu’on pouvait y assister et je voulais voir comment c'était.
    Lui : Ah d’accord, je vois... En fait, ce matin, ça ne va pas être possible.
    Moi : C'est pas ouvert à tout le monde ?
    Lui : Si, mais aujourd’hui il n’y en a pas, le diocèse est en tournée dans le sud de la France.
    Moi : Et la semaine prochaine ?
    Lui : Il n’y en aura pas non plus. (Pause) C’est la première fois que vous venez ?
    Moi : Oui.
    Lui : Ne bougez pas, je vais appeler quelqu’un qui pourra vous renseigner.
    Moi : Euh... D’accord.
    (Bon, c’est à peu près ça, je ne me souviens pas non plus de chacun des mots d’une conversation vieille de quatre mois.)

    On me dirige à deux pas du bureau, vers une table et quelques chaises qui font sans doute office de salle d’attente. Et j’attends. Une scientologue canon avec des bottes noires passe et je lui dis bonjour. Un scientologue quadragénaire passe et je lui dis bonjour. Je vois en chacun d'eux celui qui est censé me renseigner. Le scientologue quadragénaire m’avertit que « quelqu’un va arriver pour me renseigner ». Sur le coup, je ne tilte pas, mais, je réalise deux jours plus tard que ce type ne sortait de nulle part et savait pourtant ce que je faisais là. (Big Brother is watching you? Ou tout simplement la magie du téléphone?)
    J’observe ce qui m’entoure. Juste en face de moi, il y a une petite pièce avec un autel à l’effigie de L. Ron Hubbard. Son nom est même gravé en doré.
    Enfin, le fameux « quelqu’un qui va arriver pour me renseigner » arrive. Il me salue, se présente, me tend la main. Je me lève, et manque de renverser la chaise sur laquelle j’étais assise, fais un peu d’humour « ah ben si je casse le matériel à ma première visite », lui serre la main, ne donne que mon prénom quand il me demande mon identité. Ce qui est pratique quand on est quelqu’un de timide et asocial, c’est qu’on a l’air d’une brebis égarée en permanence, et je dois donc avoir une bonne tête de désœuvrée prête à donner son corps et son compte en banque à la scientologie.
    Il me demande pourquoi je suis là, je répète mon petit pamphlet sur Internet et la messe scientologue, car, non, je n’ai toujours pas réalisé que je m’affiche depuis le début, puisque l’on ne parle pas de "messe" mais d’"office" chez eux. J’explique que je suis tombée sur leur site sur Internet et que j’ai trouvé ce qui y était dit intéressant, et que je me demandais comment c’était. Il hoche la tête. Il me prend pour une lycéenne. J’oublie que je suis censée être "sous couverture" et je balance que je fais des études d’information communication. Mais aussi que j’ai raté médecine. Une fille en échec scolaire, ça doit les émoustiller.

    Au détour de la discussion, il me fait paniquer :
    Lui : C’est marrant, vous vous êtes passé le mot, non ?
    Ma voix intérieure : Quoi ????
    Lui : Hier, j’ai déjà reçu 5 personnes comme vous...
    Ma voix intérieure : Hein ? Il m’a grillée ? Oh secours! Maman !!! Ca se trouve y'a d’autres infocoms sur le coup. Oh secours, venez me sauver! Mayday, mayday...
    Lui : ... qui n’étaient jamais venues et voulaient des informations.
    Moi : Ouf.

    Il me ressort l’histoire de la tournée du diocèse (les scientologues sont des rock stars) et va me chercher un DVD. J’attends. La scientologue canon discute avec le scientologue canon à l’accueil. Mon histoire tombe à l’eau. Mais j’ai encore mon maigre compte en banque.
    Je ressors donc avec un DVD, la carte de visite du « responsable des activités externes », et c’en est fini de mon parcours au sein de la scientologie.

    Sauf que. Hier, alors que je n’arrivais pas à m’endormir, je me suis rendue compte que je n’avais jamais jeté un œil au fameux DVD. Rien de tel pour se bercer et faire de beaux rêves. Après 20 secondes de l’introduction, je crains d’être convertie à coup d’images subliminales qui vont retourner mon cerveau pendant la nuit. Je m’arrête, en me promettant de m’y remettre le lendemain, histoire d’acquérir des connaissances en propagande sectaire. Après tout, je suis étudiante en communication.

    J’ai donc regardé le très Spielbergien « Scientologie : un aperçu », avec en prime « une présentation biographique de la vie de L. Ron Hubbard, fondateur de la religion de Scientologie ». Notons ici que le terme scientologie s’écrit avec un S majuscule, mais en tant que rebelle et non adepte, je garderai la minuscule.

    Je vais vous prévenir de suite : il y a 7 heures de vidéo. Quelque chose que mon « responsable des activités externes » semblait d’ailleurs prendre pour un argument de vente. Je vais donc fractionner un peu les posts sur les différents chapitres de cet incroyable ouvrage (je suis bien obligée, j'ai déjà 7 pages word pour seulement deux chapitres et je ne veux pas faire fuir mes deux seuls lecteurs).

    Avant de commencer, je me devais tout de même de parler de ce fait incroyable : il apparaitrait que le 13 mars est un jour de fête chez les scientologues. Ils célèbrent aujourd'hui l'anniversaire du fameux L. Ron Hubbard. Vous croyez qu’ils ont pu me conditionner en seulement 15 minutes dans leurs locaux ? Parce que ce DVD traîne tout de même depuis quatre mois dans ma chambre, et le jour où je me décide à le regarder s'avère être un jour sacré pour eux. Troublante coïncidence.

    Snobée par le nouveau Facebook.

    Hier, le monde entier découvrait la nouvelle page d’accueil de Facebook.
    Le monde entier, sauf moi.
    En effet, quand je me connecte, je vois toujours ça :


    Pourquoi, oh pourquoi ? Ne suis-je dont pas assez digne, pas assez mince, pas assez belle, pas assez drôle, pas assez populaire, pas assez accro ? Ou bien Facebook cherche t-il à me punir de mon dossier sur ses rouages commerciaux de l’an dernier ?

    Allez, Mark, faisons la paix!

    jeudi 12 mars 2009

    La "famille" Sarkozy sur Facebook

    Dans la famille Sarkozy, on connaissait Nicolas (notre président), Carla (sa femme), Cécilia (son ex), Pierre (le fils aîné, producteur de rap), Jean (le deuxième fils, élu UMP comme papa) et Louis (le cadet, fils de Nicolas et Cécilia). Mais, sur Facebook, il en a bien d’autres.

  • Jeanne Sarkozy



  • Commençons par Jeanne, la personnalité la plus haute en couleurs de cette famille virtuelle, et pour cause : « je ne suis pas raciste, j'ai récemment acheté un aspirateur de couleur », clame t-elle sur son profil. Moi, je suis surtout surprise de savoir qu’elle achète elle-même son matériel de nettoyage. Il y a du personnel pour ça. Alors, Jeanne Sarkozy, une fille simple ? Il faut le croire, ses seuls plaisirs étant de « dépenser l'argent des français en maquillage et manucure » et d’écouter « les légendes du hard-rock: maurice chevallier, michel sardouille, florent brunel, charles trenet et le grand julien dragaule ». Une fille résolument attachante, mais aussi très cultivée, surtout calée en littérature, puisque ses "favorite books" sont : « martine dénonce ses voisins communistes », « martine a voté sarkozy », « martine insulte les grévistes » et « Martine travaille plus pour gagner plus ».
    Malgré son physique avantageux et changeant (elle aime se teindre les cheveux, passant de blonde à rousse en un clic de souris), Jeanne reste néanmoins une fille discrète, murée dans son château élyséen (ou chez sa manucure préférée), et qui ne totalise par conséquent que 71 amis.

  • Gédeon Sarkozy



  • Gédeon est le plus trash de ses relatifs, le délinquant de la famille. Gédeon aime « voler des vieilles qui n'ont plus rien, tuer des prostitués et les découper, inoculer le sida à d'autres homo sapiens », torturer des animaux et « massacrer des tibétains à ses heures perdues ».
    C’est aussi un poète, voire un philosophe, puisqu’il se décrit comme étant : « fluide comme gars mais sans etre flaqueux, plutot squabreux dans les moments drus ».
    Comme sa sœur Jeanne, il attache une grande importance à la lecture, notamment à celle de FHM, ce qui explique sans doute son orthographe irréprochable (« squabreux », « richesse européène », « tarlooses »). Notons qu’il a pourtant étudié à l’ « université universitaire du Bang_Ladech ».
    Parce qu’il est très subversif, Gédeon n’est que peu apprécié par le reste de l’humanité et n’a que 27 Facebook friends.

  • Kastoapovkon Sarkozy



  • Mon petit préféré, et aussi celui du web, à en croire ses 513 amis, a un prénom empreint de sonorités orientales : Kastoapovkon. Malheureusement, c'est un homme très secret, ne révélant sur sa page que peu de détails de sa vie privée : une photo, et sa date de naissance, le 28 Janvier 1955. On peut néanmoins imaginer Kastoapovkon comme étant un homme d’une spiritualité et d’une politesse inouïe. Et particulièrement habile de ses paupières.

    En fait, il y a énormément de Sarkozy sur Facebook, plus de 500, dont quelques notables : Edvige (fichier) Sarkozy, Nicolason (mannequin bodybuildé pour une marque de slips) Sarkozy, Larry (labrador blanc) Sarkozy, et beaucoup de Nick, Nicola, et Jean Sarkozy.
    Le reste de cette étendue famille tient cependant à sa vie privée, et a donc décidé de bloquer son profil aux utilisateurs lambda du réseau social. On les comprend.


    Enfin, tant qu’on est dans le web et les Sarkozy, je vais aussi en profiter pour parler de cette ambitieuse application Firefox : Karcher 0.1. Son but ? Effacer Nicolas Sarkozy du web. Et il parait que ça marche plutôt bien, puisque 01.net a testé, et même attesté de la réussite de la démarche, Google ne proposant plus que trois résultats à la requête "Nicolas Sarkozy".
    Une initiative qui devrait plaire au RDT, Rassemblement pour la Démocratie à la Télévision, qui avait tenté d’instaurer la fameuse "journée nationale sans Sarkozy dans les médias". Si eux n'avaient pas réussi, le web oui.
    Pour essayer, c'est ici (Mozilla versions 2 à 3 uniquement).

    mercredi 11 mars 2009

    Paris 8 et ses fils rouges : suite et fin.

    Comme je sais que ça vous empêche vous aussi de dormir, voici, enfin, la vérité sur les fils rouges (oui, j'aime beaucoup m'auto-linker) :


    Il s'agit en fait d'une manifestation organisée dans le cadre des 40 ans de P8. Ils comptent ainsi tendre 40 km de fils, en partenariat avec Phildar.
    Je préférais la version FildentaireMan, c'était sacrément plus fun.

    Ceci dit, j'irai peut être à la leçon de tricot fin mars. Vu que je ne cuisine pas, il serait temps que j'augmente mon potentiel "fée du logis".

    Le mystère de l'installation de fils rouges s'épaissit.

    L'autre jour, à la fin de mon "p8 virtual tour : cell phone edition" (il faut que j'arrête de faire des titres aussi longs), je m'interrogeais sur le sens artistique de ceci :


    Et bien, aujourd'hui, j'ai peut être eu un élément de réponse (car aux dernières nouvelles FildentaireMan est en exil politique au Pérou depuis qu'il a saucissonné Big Ben) : la grève. Il pourrait en fait s'agir d'une politique poétique et design de barrer l'accès à mon bâtiment, parce qu'un fil est désormais étendu sur toute la largeur de la passerelle, obligeant les passants à se faufiler dessous. Pour les bloqueurs, la prochaine étape sera peut être de créer un enchevêtrement de fils dense sur tout le couloir. Une manière comme une autre de tester la souplesse des non grévistes, après tout.

    D'autant plus que, ce matin, alors que je pénétrais dans ma fac chérie avec seulement 5 minutes de retard, on m'a tendu ça :


    Où l'on propose de bloquer les cours.

    Vous noterez aussi que rien n'a changé depuis le début de la grève : Paris 8 reste la capitale du tract, faisant un magnifique pied de nez à l'écologie et au problème de la déforestation (d'ailleurs, il y a même des troncs d'arbre qui se promènent dans les bâtiments).

    En bonus de ce post de mi-journée, un super cadeau : mon pétage de plomb sur les mots croisés de Robin d'aujourd'hui (dans Métro). C'est quoi cette obsession soudaine pour les patrons?


    (J'ai 1h30 de trajet, il faut bien que je m'occupe.)

    mardi 10 mars 2009

    Faire du CD un objet collector, ou comment sauver l’industrie du disque.

    En ces temps de débat sur la loi Hadopi visant à réglementer le téléchargement sur Internet, avec le fameux principe de riposte graduée, j’ai décidé d’exposer aux majors ma petite théorie sur la question (car il est évident que Pascal Nègre est un lecteur régulier de ce blog).

    Déjà, il faut savoir que je suis une grande téléchargeuse, et ce depuis bien longtemps. A l’époque, la toile était parsemée de sublimes sites avec des noms comme « Roswell Music » ou « Buffy Music », qui proposaient la liste des chansons entendues dans chaque épisode. Il suffisait alors de cliquer sur un titre pour que la chanson ne se charge dans son Windows Media Player perso, et, là, un simple petit « enregistrer sous » dans le menu du logiciel, et le crime était commis. A l’époque, il n’y avait pas de débat, pas de question, le phénomène en était à ses débuts et n’engendrait pas encore les foudres des maisons de disques. C’était en plus vraiment pratique : plus besoin de faire quinze disquaires pour trouver l’album d’un petit groupe indé américain dans le Val-de-Marne, ni même d’acheter ledit album en entier juste pour pouvoir profiter d’une chanson.

    Alors que le téléchargement est de plus en plus décrié, ces sites disparaissent et je migre vers le peer-to-peer, avec Kazaa puis Emule. Je suis gentille, je ne télécharge que des chansons, et quand j’aime beaucoup de chansons d’un même album je finis par l’acheter (cf. Avril Lavigne – et ne vous moquez pas, il fut un temps où écouter Avril Lavigne était moins une grosse honte). Viens ensuite une période frénétique, où je découvre que l’on peut télécharger tout un disque d’un coup sur Bittorrent, et Justin Timberlake en fait les frais (là j’assume sans problème - d’ailleurs, Justin, si tu nous lis, saches que je suis libre et que je veux bien t’épouser en échange d’un petit a cappella). J’achète toujours quelques CDs mais c’est très éparse puisque « il faut pas déconner, un disque c’est super cher maintenant, ils abusent » (c’est la Marine de 17 ans qui vous parle en direct live).

    Entre ce moment-là et aujourd’hui, j’ai découvert qu’il y avait aussi des petits artistes qui se nourrissaient principalement de pates et qu’acheter leur disque peut être sympa. Voire même collector. On ne sait jamais, je tiens peut être l’album des futurs Beatles dans les mains et, un jour, on me proposera 150 000€ pour me le racheter. Je continue à télécharger Britney Spears, mais ce que j’aime et ce qui le mérite, je le paye (quitte à ce que ça soit de l’occasion s’il s’agit de quelque chose qui a déjà un certain succès – merci Boulinier, merci Gibert Joseph). Je mets aussi facilement la main au porte-monnaie devant un billet à la Maroquinerie ou un stand de merchandising. En somme, je suis un hybride entre la méchante pirateuse détestée par les maisons de disque et la potiche qui achète tout ce qu’elle voit sur le dos de laquelle ils peuvent capitaliser. Parce que ce que je n’ai pas encore précisé, c’est que j’ai acheté trois voire quatre fois plus de disques ces deux dernières années que durant les 19 premières de mon existence. Et ne parlons pas de l’argent dépensé en concerts, en badges (que je ne porte jamais, soit dit en passant) ou en posters (que je n’accroche jamais, soit dit en passant).

    Et, comme je ne suis pas une fille fondamentalement extraordinaire, je ne pense pas être la seule. Je suis donc convaincue qu’il y a là un filon à exploiter pour l’industrie musicale.

    En fait, selon moi, la vraie menace pour les majors se situe plutôt au niveau des (plus) jeunes, qui sont nés avec le piratage et sont totalement déculpabilisés. D’ailleurs, ils ne se souviennent même plus à quoi sert un CD, ce truc nul, gros, qui traîne partout, et qui prend du temps, puisqu’il faut importer voire convertir tous ses titres avant de les mettre sur son Ipod. Si je l’identifie comme principale menace, c’est parce que le jeune pose un double problème en termes de ventes : un manque à gagner aujourd’hui (il n’achète pas et les chiffres coulent), et un manque à gagner demain (il a été formé à télécharger et recouvrira progressivement les tranches d’âge qui achètent encore en vieillissant).
    Mais, paradoxalement, ces mêmes jeunes sont une formidable cible commerciale, très forts sur les « achats d’impulsion » (un concept que l’on pourrait résumer par : « T’as vu ça ? Ca déchire ce truc ! Attends je le prends, c’est que 30 euros.»). En plus, on le voit avec les vêtements et la technologie, le jeune a de l’argent (de poche) et n’hésite pas à le dépenser.
    En fait, le seul problème vis-à-vis de la musique, c’est que le jeune a beau être facilement influençable, il n’est pas totalement stupide et se refuse à payer ce qu’il peut obtenir gratuitement en ligne.

    Il existe néanmoins peut être un moyen de détourner la question : l’identification sociale. Le jeune aime se situer dans un groupe et suivre la mode. Et, si j’ai blablaté pendant aussi longtemps, c’était uniquement pour en venir là : il faut faire du disque un objet de mode. Si posséder quatre étagères remplies de CDs devient le summum du cool, je suis prête à parier qu’il y aura plus de monde au Virgin.
    Comment redorer l’image du disque ? De la com, de la com, et encore de la com. Et pas n’importe quoi, mais une com insidieuse et perfide, qui aille toucher les jeunes dans leur cœur : télévision (et pourquoi pas par le biais des séries), Internet, magazines, balancer du « le disque, c’est cool » partout jusque dans l’air ambiant. Et, surtout, en se basant sur des icônes, célèbres ou pas, mais glamours et enchanteresses, qui fassent rêver le jeune et l’incite à s’identifier.
    Mon modèle, c’est le vinyle, qui a retrouvé ses lettres de noblesse grâce à l’incroyable influence de celles que j’appelle les « branchistas », c’est-à-dire les fashionistas de la branchitude. Elles oscillent entre le Régine et le Chacha, portent de la fourrure, du vintage, des bandeaux ; elles sont mannequins, actrices, rédactrices de magazines de mode ; elles se fournissent régulièrement chez Colette et APC. Ces filles, donc, on réussit à donner une seconde jeunesse à des reliques telles que les platines 33 tours, les polaroïds, ou encore les franges. Un phénomène qui pourrait sûrement se transposer aux jeunes et CDs. Je ne suis pas une déesse du marketing, mais il y a des professionnels payés très chers pour réussir ce genre de choses.

    Pour devenir un objet mode, le disque devrait aussi faire valoir ses atouts : le CD ne se résume pas à la musique qui est gravée dessus, il y a aussi tout ce qui va avec. Le livret, le boitier, le format, les bonus, peuvent être travaillés pour transformer le disque en objet original et collector, que l’on a envie d’avoir. Ca se fait déjà un peu, avec les livrets photo (je me suis lancée le défi de ne pas citer Stuck in the Sound alors mon exemple sera Julien Clerc), du merchandising (des petits autocollants inclus), un graphisme soigné et une variation de la forme du support (j’ai vu des compilations au boitier en forme arrondie). Un peu comme pour les coffrets. Le « concept » est très à la mode : les « concepts » stores fleurissent partout, on mange de la « concept » food, et bien faisons aussi du concept CD. Evidemment, là où ça pêche, c’est que ça coûte plus cher à produire et à distribuer. Donc éventuellement plus cher à acheter. Mais, en même temps, si l’on est très fort sur la com, on peut emmener nos petits jeunes au bout du monde, comme nous le montrent certaines marques (onéreuses), qui s’en sortent très bien auprès de ce public. En plus, en temps de crise, le luxe est un marché refuge qui supporte plutôt mieux la morosité économique. C’est tout bénef, comme on dit. Certes, on a perverti l’âme de la jeunesse à des fins commerciales, mais ce n’est pas non plus une grande première.

    Reste un dernier problème, qui nous cassera les pieds jusqu’au bout : la tendance à la dématérialisation de la musique. Une tendance lourde, vraiment lourde, mais très très très lourde, puisqu’on la retrouve même chez les professionnels, là où le son numérique remplace la guitare distillant ses douces notes analogiques.
    C’est d’ailleurs en partie cette dématérialisation qui donne une illusion de gratuité : on n’a pas l’impression de voler quelque chose que l’on ne peut même pas toucher. Il y a aussi un très bel idéal derrière tout cela : celui de prendre un contenu, de le partager à l’infini, c’est socialement poétique, « - tiens, toi qui aimes bien ça, tu devrais écouter ça aussi, ça te plaira sûrement ; – oh merci, soyons amis».
    Mais le mp3 est quand même beaucoup plus impersonnel et moins glamour que le disque. Surtout à offrir. Parce que ça pouvait encore passer quand on offrait un lecteur remplis de titres, mais maintenant que tout le monde a un lecteur, il ne nous reste plus que les titres à donner. La musique n’est plus un cadeau. Je ne vais pas acheter une dizaine de mp3 à mon frère pour son anniversaire. A quoi ça servirait ? Il les aurait probablement déjà téléchargées et ça ferait très cheap. Alors, là, le CD a encore de l’importance.
    Et puis, quoi qu’on me dise, une discothèque Itunes de 10 000 titres ne sera jamais aussi belle qu’une montagne d’albums. Ni aussi décorative.

    Tout se résume donc à ceci : CD collector vs dématérialisation de la musique.
    Et, si la musique se dématérialise totalement, Hadopi, ça sera juste bon pour la poubelle. Parce qu’on ne pourra jamais convaincre toute une génération qu’il vaut mieux acheter sur un portail de téléchargement payant ce qu’il peut acquérir pour la modique somme de 0 euros sur du P2P.

    Pascal, si tu veux m’embaucher, j’arrête infocom et je renonce à Londres pour relancer ta petite entreprise.


    Julien est hype, Julien fait des éditions limitées avec livret photo.


    Le coffret, c'est bien pensé.