jeudi 5 mars 2009

Sans transition : France 2 et la suppression de la publicité

Avec la suprématie d’Internet, le soir, je ne regarde plus beaucoup la télévision. Hormis les chaînes d’info, bien sûr. Du coup, c’est avec trois mois de retard que je découvre le désastre que représente la suppression de la pub sur les chaînes publiques.

C’est arrivé lundi soir. J’étais bien tranquillement à table (me pourrir mon dessert en plus, c’est un scandale). Fin du journal, suivi de la météo – jusque là, tout va bien -, et puis bam, à peine le saint du lendemain annoncé (Guénolé, je me demande d’ailleurs toujours si c’est féminin ou masculin), FBI portés disparus commence. Sans transition.
Deux heures plus tard, je me fais arnaquer par la nouvelle grille horaire de France 2 en me branchant à 22h25 pour voir Mots Croisés, qui a en fait déjà commencé. L’émission finie, on enchaîne avec une vidéo promotionnelle du syndicat Sud. Puis le JT. Sans transition, encore.
Et ça fait peur.

Visuellement déjà, c’est abrupt. Mais le mélange des genres est tout aussi inquiétant. Fondre des clips de communication de syndicats ou partie politique avec de l’actu sans aucune démarcation, moi, ça me choque.

Alors, comment faire ? Les rédacteurs du Point y ont déjà pensé : « Comment combler la disparition de 3 h 15 de pub chaque jour ? Par le retour des speakerines entre les programmes ? Ringard. Par des flashs d'infos ? Voilà qui occuperait une rédaction pléthorique et sous-exploitée. « Pourquoi pas des clips culturels entre les programmes ? » suggère Pascal Rogard, le président de la Société des auteurs et compositeurs dramatiques, pour qui la suppression de la publicité implique que France Télévisions accroisse ses quotas en faveur des productions française et européenne, au détriment des séries américaines... ».

Alors, déjà, j’aime ça, moi, les séries américaines. Ok, je ne regarde jamais France 2 - sauf pour Mots Croisés, Yves Calvi est quand même une super rock star -, mais je suis un être empli de compassion et je pense à tous ces gens qui ne sont pas tombés dans le piratage dès la puberté. Donc, les séries, on garde, très cher Mr Rogard. Non mais.

Ceci dit, les clips culturels, c’est plutôt pas mal comme idée. Ou, tout du moins, un petit clip de transition France 2 du type de ceux qui introduisent les pubs en journée.

Les flashs infos, ça ferait bizarre, non ? Jack Malone vient de tromper sa femme (je n’ai pas beaucoup suivi FBI portés disparus, alors j’en suis restée là), on le voit entrer dans l’appartement de sa maitresse, la porte se referme mystérieusement, et puis « l’ambiance est à la fête au lendemain de la victoire 5 à 0 des bleus face aux brésiliens, récapitulatif de la journée avec un reportage de notre envoyée spéciale Laure Mitonot » (j’invente, vous aviez deviné, hein). Et là, on pourrait envisager un petit documentaire sur le génocide au Rwanda. Je l’ai dit, je le répète, et ça sera sûrement la phrase que je murmurerai à l’aide-soignante de ma maison de retraite au moment de mon dernier souffle, je ne suis pas pour le mélange des genres.

Les speakerines, ça date un peu, certes. J’étais bien trop petite pour juger. J’ai donc fait quelques recherches sur cette bible des temps modernes nommée Wikipédia. La première speakerine officielle apparaît à l’écran en 1949 (la toute jouvencelle de 28 ans au cheveu impeccable mais à mine légèrement grisée. Son job ? « Annoncer les programmes à venir et la fin des émissions le moment venu ». Précisément ce qu’il nous faut, donc.

Un petit exemple de ce que ça donnait :


A2 31/12/85 speakerine + jingle "bonne année"

La toute dernière speakerine disparaît de TF1 en 1992, mais certaines officient encore à l’étranger, comme en Suisse et en Belgique. En 2005, W9 avait aussi tenté de donner un nouveau souffle au concept, version sexy. Une tentative écourtée après trois mois seulement.

En tout cas, si les speakerines reviennent, il va y avoir de la création d’emploi dans la com. Du coup, je suis pour. Ca m’irait bien, le chignon relevé. Non ?

Michelle Demai, ORTF*

* Si vous venez de vous découvrir une passion pour les speakerines, il y a plein de trucs – notamment la photo ci-dessus, .

1 commentaire:

Amandine a dit…

Si tu deviens speakerine, tu pourras dire "et pis tant d'autres!!!" toi aussi?